dimanche 31 août 2014

Bilan Laos

Nombres de jours : 18
Nombres d'etapes : 6
Dépenses par jour par personne : 202000LAK, soit 18.5€
Nombre de pas par jour : 11500
Nombre de jours avec quelques heures de pluie : tous les jours
Côté conduite : droite / côté volant : gauche

Laurent :

Que dire sur le Laos, si ce n'est qu'on ne s'attendait pas à ça. Enfin, pas à finir comme ça. 
Parce que le début était top. Rizières, scooter, averses de mousson, gens sympathiques, authenticité. Tout y était et nous changeait de la Chine : moins de gens, moins d'infrastructures, moins besoin de prévoir et d'organiser. 

Les choses ont commencé à se dégrader touristiquement parlant en prenant le bateau sur le Mékong pour finir par Luang Prabang, une ville qu'on n'a pas appréciée. 
Sans doute que pour des vacances elle est agréable, encore que beaucoup moins sympa que la Thaïlande ou Bali, mais avec notre condition actuelle de voyageurs elle n'a pas grand attrait pour nous. 
Elle m'a fait le même effet que le lac Inle (mauvaise influence du tourisme de masse), en puissance 10 avec un cadre beaucoup moins sympa. 

En plus, au bout de 5 mois on commence à sentir la fatigue, la lassitude, la fin du cycle asiatique et le besoin d'un nouveau départ en Afrique.

Après, on n'oublie pas que cela reste des problèmes de privilégiés pour une année. 
Un peu comme si quelqu'un qu'on envoyait sur la Lune se plaignait de ne pouvoir se baigner dans la piscine car l'eau est au plafond. 

Ça nous a aussi donné l'occasion de faire des running jokes sur le Lonely Planet. 
Ce guide que tout le monde semble privilégier et qui permet à certains hôtels ou restaurants d'avoir tous les touristes du village, pendant que leurs voisins restent désespérément vides !
Pourquoi ? Parce que : "it's in the book"...

On est nous passé au Petit Futé, qu'on imaginait nul, mais qui s'avère vraiment sympa et très économique. Il nous permet de ne pas fréquenter que des touristic places. 

En bref, le Laos n'est pas si mal, mais a déçu nos attentes. Je lui préfère 100 fois Bali, et 10 fois la Thaïlande, pour parler de ce que je connais. 
Et en plus, il est plus cher que ce qu'on pensait. 
Pour un bilan plus global, il va falloir attendre le bilan de l'Asie où nous pourrons mettre en perspective les pays les uns avec les autres, et faire le point après 5 mois de voyage.

Leila :

There are holydays places and traveling places.

Voilà comment on s'est retrouvé avec un groupe de jeunes lisant un magasine "how to be a backpacker " (véridique!!) , buvant du whisky et draguant de la minette , minette qui n'oublie jamais son pot de fond de teint et son crayon khol, très pratique par cette moiteur, et qui finit par ressembler fortement aux pandas de Chengdu. Le minet bien musclé, n'y voit que du feu, abruti par la forte chaleur et l'alcool.

Le club med pour jeunes travelers. 

Bon relativisons ces propos, à nuancer : 

nous avons déjà voyager en Asie de l'est et à Bali , très ressemblants culturellement et humainement avec le Laos mais avec la mer ou l'océan en moins. 

nous ressentons la fatigue et nous saturons aussi de l'Asie, la chaleur et l'humidité (OK c'est prétentieux de dire ça quand je pense à l'hiver parisien :p)

nous avons passé une très bonne semaine  au  nord, qui nous correspond plus (très beaux souvenirs dans les villages où les minorités ethniques préservent encore leur mode de vie et leurs traditions). 

Nous n'avons eu que très peu d'étapes dans ce pays avant de rejoindre Bangkok où nous retrouverons yasminaaaaaaa!!!

mercredi 20 août 2014

Luang Prabang, WTF ?!!! (7 jours)

Avant, quand on pensait au Laos on pensait à Luang Prabang. On imaginait ça certes touristique, mais mignon, plein de charme, une ville où il fait bon vivre et où on a de nombreuses choses à voir/faire.
C'est aussi les retours qu'on nous en avait fait.

Dans les faits on retombe très vite sur terre.
Une concentration de guest-houses comme on n'en a rarement vu, un marché de nuit sans charme (beaucoup moins sympa qu'à Luang Namtha !), et un nombre d'endroits où aller très limité, excepté quelques temples (mais là encore nous n'arrivons plus à les apprécier car toujours très ressemblant à ce que l'on a vu plein de fois) ou des cafés à l'occidentale proposant expressos et pâtisserie fine.
Notre hôtel est une de ces usines à soit disant backpackers (qui n'ont que le nom qu'ils se donnent), sans charme et aux espaces communs... communs. Pas désagréable non plus, ne crachons pas dans la soupe.

Le tableau peut paraitre un peu noir(ci), mais il est fidèle à nos attentes déçues.
Cela représente pour nous le reflet du tourisme en Asie du Sud-Est. Très teenage, offrant un peu d'exotisme à des jeunes à la recherche de sensations fortes en dehors de l'Europe, des Etats-Unis et de l'Australie, tout en restant dans un environnement très safe et très économique pour leurs revenus.
C'est une vision caricaturale, mais qui témoigne de notre état d'esprit après 5 mois de voyage, et qui s'alimente de nos expériences sur place.
Le comble étant quand un chauffeur de tuktuk nous fait faire 3 fois le tour de la ville à la recherche d'autres clients pour optimiser son véhicule, puis nous met finalement dehors contrairement à ce qu'on avait conclu, cherchant à faire toujours plus d'argent.
Des rapports humains comme on ne les aime pas, qu'on ne trouve que dans les endroits qui ne vivent que par le tourisme extérieur, sans autre ressource ou fond culturel, bavant devant cet excès d'argent de nous autres occidentaux. Heureusement, les gens ne sont pas tous comme ça. 

Pour couronner le tout, et malgré une année très favorable, la saison des pluies ne peut s'empêcher d'être présente, et nous "offre" nos premières journées remplies de pluie depuis 5 mois.

Cela ne nous empêche pas d'apprécier ce qu'on peut, comme la cérémonie d'offrandes aux moines, à l'aube, une agréable promenade à travers la ville, le panier ouvert, près à recevoir des boulettes de riz de la part des habitants.

Un des nombreux temples

Tak-bat, cérémonie d'offrandes aux moines, à l'aube

Ou encore ces merveilleuses chutes d'eau de Tad Kuang Si, rappelant un peu les parcs nationaux de Chine, mais avec cette fois-ci la possibilité de se baigner dans l'eau chaude et turquoise ! Au poil :)
On ira 2 fois pour en profiter à fond, dont la deuxième qui se termine en maillot de bain sous une mémorable averse tropicale. Une très bonne expérience.

Chutes de Tad Kuang Si


On crache sur les touristes alors qu'on en fait nous même parti. On voudrait ces pays lointains pour nous tous seuls alors qu'on sait bien que cet égoïsme est impossible.
Syndrome du voyageur ?
Dans tous les cas cette schizophrénie est de plus en plus présente.

On quitte Verner et Luang Prabang pour la Thaïlande, avec un passage de 2 jours à Vientiane, ville sans grand défaut ni qualité. Le Laos nous laisse sur notre faim, surtout après une première semaine exceptionnelle dans le Nord, après laquelle nous pensions continuer sur cette belle lancée.

La fin de l'Asie approche, avec Bangkok comme dernière étape, une ville que nous avions adoré il y a 2 ans.

Bateau sur le Mékong (2 jours)

Que l'attraction touristique (euh, le Laos pardon) commence !
C'est ce qu'on se dit quand on monte sur le bateau pour Luang Prabang, après une journée passée à visiter Houay Xai, à la frontière avec la Thaïlande.

En face c'est la Thaïlande


Ce fameux bateau, qui porte normalement entre 40 et 70 passagers, est rempli d'une centaine de touristes, jeunes pour la plupart, venant directement de Chiang Mai (en Thaïlande). On sent que c'est les vacances scolaires, et ça nous change !
Le bateau tangue au début sous le surpoids, nous inquiète, puis file droit sur le Mékong.

Bateau un peu surchargé mais agréable

La balade est agréable, et on a réussi à avoir de supers places, ce qui nous met moins à l'étroit que la majorité.
Eau marron, jungle et temples sur les rives, Laos d'un côté, Thaïlande de l'autre, on se laisse tranquillement dériver en écoutant de la musique et des podcasts.
On croise aussi des villages qui ne sont accessibles que via le fleuve ; dont aucune route ne part ni n'arrive.
On se fait doubler pas des fast-boats, sorte de hors-bord du fleuve dont les conducteurs portent des casques de moto intégrales. Ça plus leur vitesse, on n'envie pas leurs passagers, et on comprend les nombreux accidents mentionnés dans le guide !

Fast-boats sur le Mékong

Le soir, on fait escale à Pakben, un village dédié aux touristes, mais étonnamment sympa et peu cher.

Pakben, un village touristique classique

Après une deuxième journée toujours très cool, on aborde à Luang Prabang où l'on constate, dès le tuktuk obligatoire pour se rendre en centre-ville, que tous les prix sont doublés par rapport à nos habitudes !

On suit Verner dans l'hôtel qu'il avait réservé et on fait un petit tour dans cette ville qui sera notre première vraie déception depuis notre départ !

mardi 19 août 2014

Luang Namtha, immersion ethnique ! (7 jours) -1h vs. Chine

Pour le Laos, on n'a rien prévu. On a une vague idée des choses qu'on peut voir/faire (Luang Namtha et le nord, bateau sur le Mékong, Luang Prabang, 4000 îles tout au sud) sans plus.

Luang Namtha est un gros village au milieu des rizières, très sympathique et encore authentique. Même si le mot "touristique" nous vient tout de suite en tête, car on retrouve le schéma classique qu'on connait bien : une rue principale avec toutes les guesthouses, des agences de trekking et de location de scooter qui proposent toutes les mêmes prix, et des blancs que l'on retrouve avec une certaine appréhension après 2 mois en Mongolie et en Chine, mais qui ne sont heureusement qu'en petit nombre à cause de la saison des pluies. 

On n'a rien contre les blancs bien sur, mais pendant ce voyage on recherche autre chose. On n'a plus envie d'aller dans des endroits uniquement centrés sur le tourisme extérieur, où le différentiel d'argent trop important et le tourisme à grande échelle faussent les relations. 

On n'en prendra conscience que plus tard, mais c'est une introduction en douceur au reste du Laos...

La météo change par rapport à la Chine. Il fait toujours chaud, mais beaucoup plus humide, avec un ciel bleu au RDV, excepté durant la ou les énormes averses quotidiennes.

Globalement, on s'y sent bien, voir très bien. Ça nous rappelle un peu Bali et, de jour en jour, on fini par y rester une semaine, en compagnie de Verner avec qui nous ferons un bout de chemin.
Incroyable, après quelques discussions, on s'aperçoit qu'il était également au Népal, à Baktapur durant le nouvel an, et qu'il apparait sur nos photos !!!

Verner à vélo dans les rizières

Pour notre première journée, on part visiter les alentours en vélo. Les paysages sont très beaux (rizières vertes sur fond de ciel bleu et blanc de nuages) et les gens extrêmement accueillants. Les sabaïdiii (bonjour en laotien) lancés à tue-tête nous rappellent les nasmaté népalais. Ça met tout de suite de bonne humeur.

 
On commence sur la grosse route, puis une mini-route, puis un chemin en terre au détour duquel on découvre un village Akha, une minorité ethnique parmi les dizaines présentes dans la région.

Village Akha


On met pied à terre, pensant faire un stop de quelques minutes pour se balader. On reste finalement quasi 4 heures dans ce village, jouant avec les enfants. On découvre leur école abandonnée qui sert maintenant de terrain d'escalade, et on fini par une bière fraiche assis sur les bancs de l'épicerie. Directement tombés dans la vie traditionnelle, on se rappelle le trek en Birmanie avec les mêmes maisons en bois sur pilotis, les poules et les cochons en liberté. On n'aurait pas pu mieux commencer.

L'école désaffectée, maintenant terrain de jeux


Après 1 jour de repos, rebelotte, cette fois-ci en scooter, avec un tour de 3 jours prévu dans les environs.
Le premier jour est génial, avec une route qui serpente dans la jungle du Parc National, un arrêt improvisé à un mariage Akha auquel nous sommes conviés à descendre quelques bières et faire quelques pas de danse traditionnelle, 

Mariage Akha


puis une rencontre avec une vieux moine isolé dans son monastère, qui nous offre à manger et nous parle des valeurs du bouddhisme et de la vie en général. 

Discussions dans un monastère isolé

On termine par les rizières au couché du soleil et une nuit à Muang Sing, un village qu'on imaginait plus gros qu'il n'est. 


Le lendemain, apres une visite au morning market, on poursuit le circuit sur des pistes non goudronnées qui nous ferons finalement faire demi-tour plus tôt que prévu, et rentrer au bout de 2 supers jours.

Morning market de Muang Sing

On fini le séjour ici par du repos et des balades, sans se laisser tenter par un trek payant, très cher par rapport à notre budget et ce qu'on a vu dans d'autres pays (Birmanie), et surtout très mal vendu, donnant l'impression d'être une visite circo-touristique des environs. "On aurait en effet la possibilité de voir un indigène jouer de la musique quand on irait dormir dans un village." C'est là qu'on fui :)

Enfin, il faut aussi mentionner que la bouffe n'est pas en reste. 
American ou Continental breakfast tous les matins à la Bakery du village


et canard ou poulet roti le soir au night market, en compagnie d'une papaya salad ou de spring rolls.
Répétitif mais très bon !

Marché de nuit

Canard rôti

Papaya salad

Spring rolls

Après une période d'indécision, on décide de suivre Verner en prenant le bateau de Houay Xai (frontière thaïlandaise qu'on rejoint en bus) à Luang Prabang, pour vivre une petite aventure le long du Mékong.
Ceci nous fait quasiment faire une croix sur le sud du Laos, mais on se dit que finalement on essayera peut-être de passer rapidement en Thaïlande et de couper vers Bangkok par l'intérieur. A voir après Luang Prabang.

vendredi 15 août 2014

Bilan Chine

Nombres de jours : 29
Nombres d'etapes : 10
Dépenses par jour par personne : 250, soit 29.3€
Nombre de pas par jour : 12100
Nombre de jours avec quelques heures de pluie : 5
Côté conduite : droite / volant : gauche

Laurent :

1 mois en Chine : c'est beaucoup, et en même temps c'est très peu !
C'est sans doute la première fois que je voyage dans un pays autre que les USA qui parait si grand, avec autant de choses possibles à voir et à faire.

Quand on y arrive, on veut aller partout. Puis on se rend vite compte que c'est impossible. Après quelques jours de bus, même si les routes sont bonnes, on est usé. On n'a qu'une seule envie : se reposer. Et puis tout est très touristique, avec d'énormes infrastructures à chaque petit monument, et un prix d'entrée exorbitant, même au regard des standards occidentaux !
L'avantage de tous ces trajets c'est de VOIR le pays. Verte, vallonnée, remplie d'eau, la Chine est magnifique et on en prend plein les yeux à chaque train ou bus.
Même si le ciel bleu se fait très rare et fini par manquer au bout d'un moment : il fait tellement gris qu'on pourrait se croire à Paris.

Au niveau culinaire, c'est aussi super. Le pays où le menu est dans l'assiette du voisin. La carte est en chinois et on ne comprend bien souvent pas ce qu'on mange. Mais c'est bon. Bon et varié, même si tout se ressemble visuellement, à base de petits morceaux qu'on ramasse avec les baguettes.
Ce qui manque c'est les trucs consistants : gros bouts de viande dans lequel on peut croquer par exemple.
En Chine, on a aussi renoué avec les fruits, après 1 mois en Mongolie. Présents à tous les coins de rue, ils sont assez bon marché, et des fois exotiques : pêches, pommes, bananes, mais aussi mangues, litchis et fruits du dragon. Mmmmm.

Contrairement à ce à quoi je m'attendais et ce qu'on nous avait rapporté, les gens sont très gentils et très accueillants. Exception faite des touristes chinois qui sont eux sans gène. Curieux, ils sont aussi bien souvent peureux et/ou gênés de ne pas parler anglais. Des fois on passe la barrière et on communique. Mimes, dessins, sons : tout est bon.
Les chinois ne se sont pas encore tous laisser prendre par leur téléphone, même si la nouvelle génération semble bien partie pour. On les voit le matin faire du tai-chi, le soir des danses collectives, en journée jouer au Go ou au Majong. Un peu comme dans nos villages où tout le monde se réuni au bistrot ou autour du terrain de pétanque.
Côté vestimentaire, il y a 1 voir 2 temps d'écart entre les femmes et les hommes. Les premières sont belles, apprêtées et bien soignées : mini-jupes et talons, parapluie et ombrelles. Les seconds sont rustres, peu attirant et bien souvent se baladent le tee-shirt levé en-dessous des seins, en ville ou à la campagne, à n'importe quelle heure de la journée : chineese style... C'est le pays dans lequel cette différence m'a le plus marquée.

A l'opposé de ses voisins, la Chine respire l'argent : infrastructures occidentales, tourisme intérieur, tri des déchets et bus électriques, etc.
La seule ombre au tableau est cette persistante odeur de toilette. On la sent partout, comme si les canalisations avaient été fait à la va-vite. Même dans les endroits neufs et/ou chicos elle peut être là, prête à surgir à n'importe quel moment. Mais bon, on s'y fait.
Les villes, elles, sont trop grandes et peu agréables. Noyées dans l'impersonnalité.

Un point qui m'a marqué est la sécurité. Caméras partout (bus, rues, hôtels, monuments, même les parcs !), portails magnétiques même pour prendre le bus (longs trajets), passeports pour les trajets intérieurs, etc. Les autorités contrôlent tout et peuvent savoir où on est et ce qu'on fait quand elles en ont envie.

Enfin, on termine en Chine nos 4 mois de voyage. En 4 mois, on a fait le tour des réflexions dans sa tête. On a réfléchit sur tous les sujets auxquels on pouvait penser, et même plus. Il va falloir tenter de se renouveler maintenant :) Lectures, rencontres, etc. Pas forcément évident, et la lassitude guette au tournant.
Heureusement, nous allons bientôt croiser amis et famille : Marie au Kenya, Alexis et Nico à Madagascar, mes parents en Namibie. Et puis il va y avoir le volontariat avec Asmae à Mada. Tout cela va nous permettre de continuer du bon pied.
D'autant que j'apprécie beaucoup notre nouvelle ligne de conduite, moins touristique et moins pressée, où on prend notre temps dans des endroits sympas, comme à Pingle par exemple.
A poursuivre donc !

Leila :

Nous étions excités à l'idée de découvrir une partie de ce pays, sa culture, sa gastronomie, ses paysages embrumés et ses habitants. On le redoutait aussi un peu car on ne savait pas à quoi s'attendre. D'autant plus que les retours de certains voyageurs étaient très négatifs. Plusieurs ont détesté les chinois, ont galéré à cause de la barrière de la langue....plusieurs amis nous ont demandé s'ils étaient bien sales ?! S'ils crachaient par terre?! Si on avait mangé du chien?!

Et très franchement, nous les chinois on les a adoré ! Les clichés et stéréotypes sont quasi enterrés :) sachant aussi que nous ne nous sommes pas plongés dans l'étude des droits de l'homme. Nous avons tout de même eu droit à la censure web : pas accès à notre blog, Google ....

Certes, rare sont ceux qui parlent anglais (et ceux qui le parlent ont un fort accent) mais certains font l'effort d'essayer de comprendre quand on fait aussi l'effort de communiquer avec eux, en mime ou même en dessin..certains sont tellement timides ou gênés de ne pas nous comprendre qu'ils partent en courant ... Je pense que beaucoup de touristes sont agacés de ne pas se faire comprendre, notamment les anglophones qui ne comprennent pas que d'autres ne puissent pas parler anglais !

Pour ce qui est de la saleté, là encore nous avons des repères différents. Ils rotent fort et crachent (comme en Inde, Népal ou Birmanie ) et ils jettent tout par terre, au resto ou dans le train par exemple...mégot, déchets....Ça pourrait faire le bonheur de certains enfants de chez nous qui reçoivent une raclée s'ils jettent un truc ainsi :)

Mais c'est parce qu'il y a toujours quelqu'un qui passera derrière pour nettoyer. 
Dans les rues, il y a des poubelles partout et bien plus qu'à Paris. Leurs toilettes sont acceptables... Mais on sent leur odeur un peu partout , sans doute à cause de mauvaises canalisations. 

bon de ce côté là nous développons une certaine insensibilité depuis le début du voyage, il faut juste y être préparé. 

Mais il y a les touristes chinois, qui eux sont exécrables. Les chinois ont un tourisme intérieur assez important. Et ils voyagent en groupe. Ceux là parlent fort, ne respectent rien. Nous passent devant et prennent des photos toutes les 4 sec. Ils ne se gênent pas pour nous demander de dégager quand on essaye d'apprécier un beau paysage pour qu'ils prennent des photos. Il suffit de dire non avec un sourire et re belotte ils sont encore gênés et repartent aussi vite. Ils sont comme surexcités par ce qu'ils voient ou peut-être aussi parce qu'ils payent et ont l'impression d'avoir un droit supplémentaire. Et ceux là sont pas sympas du tout, mais c'est aussi une différence culturelle qu'il faut pouvoir respecter - pas toujours évident par impatience...

Le préjugé "money moni" a lui, été confirmé. Le serveur nous demanderait limite de payer avant de nous être attablé. Et les chinois sont prêts à nous vendre quelque chose même s'ils ne l'ont pas. Ils fabriqueraient ce truc, l'inventeraient si "moni" est en jeux .

Les chinoises son jolies. Les chinois moins, beaucoup d'entre eux se baladent le t shirt remonté, la bedaine à l'air ?!?!?!

On se faisait arrêter dans la rue pour nous faire photographier ou pour nous dire que nous étions beaux :) en fait c'est plus un rêve de l'Occident, les yeux pas bridés....  et pour l'anecdote certains trouvaient mon nez long joli !!!! C'est étonnant pour nous mais rigolo de la part de ces filles avec le nez aplati, d'apprécier un nez trop long :) les critères de beauté sont différents ici.

Côté paysage, on a été subjugué par ce qu'on a vu. C'est un très très beaux pays et qui nous a clairement donné l'envie d'y retourner pour découvrir l'est, le nord et le sud. 
Bon j'avoue avoir douté du naturel de certains lacs ou du bleu turquoise de l'eau. Je me suis demandé si les chinois n'avaient pas trafiqué un peu tout cela... Encore un mauvais cliché :)

Côté urbanisme, nous avons été surpris par autant de modernité (beaucoup de bétons, de verres mais du vert aussi dans les villes) et nous avons adoré le principe des motos électriques .

On ne peut pas faire un bilan Chine sans évoquer sa gastronomie. On ne sait jamais ce que l'on va avoir dans nos assiettes. Des fois c'est bon et d'autres moins. Leur cuisine est bien évidemment succulente et subtile mais on a aussi eu le droit à des plats infectes, baignants dans l'huile, ensevelis sous une montagne de piments. On s'est retrouvé à plusieurs reprises à imiter le poulet....

En ce qui nous concerne, 4 mois que nous sommes partis, nous avons fais le tour dans nos têtes de tous les sujets : enfance, adolescence, amis, expériences pro ...  nous commençons à être fatigués sachant que nous avons aussi parcourus beaucoup de kilomètres depuis notre départ, les longs trajets en Chine ne nous ont pas aidés,  nous essayons de trouver un rythme et une routine. Nous l'avons retrouvé dans ce petit village de Pingle et à ce stade nous sommes toujours aussi convaincus de privilégier les endroits peu touristiques. 

jeudi 14 août 2014

Trajets Chine-Laos (2 jours)

C'est parti pour ce long trajet, marqué jusqu'à Kunming par l'inquiétude de ne pouvoir enchaîner avec le bus qui nous amènera hors de Chine avant l'expiration de notre visa. Mais au pire, on prolonge et on reste. 

Départ de l'hôtel de Chengdu à 12h30 pour la gare où nous faisons la queue avec toute la foule. Le terme foule prend tout son sens en Chine.
Puis, 21h de train jusqu'à Kunming, assis et bien serrés (5 personnes en largeur). Comme on appréhende la fatigue du trajet, on hésite jusqu'au dernier moment à prendre une couchette première classe qui est apparemment libre, puis on se dit que c'est cher et que le fait d'être assis va nous faire vivre une aventure et nous laiser pleins de souvenirs.
Effectivement, on a eu tout ça ; on l'a vécu et c'était sympa mais une fois suffira :)

21h de train assis : du monde, de l'inconfort et un bon poste d'observation

Dès le début on se rend compte qu'un truc n'est pas comme chez nous. Il y a du monde PARTOUT : debout, assis au milieu du couloir, les plus malins avec des tabourets qu'ils ont apportés (?!), sur les lavabos, allongés entre 2 wagons ! En fait, ce sont les gens qui n'ont pas pu avoir de places assises qui se retrouvent obligés de jongler entre plusieurs emplacements, de squatter nos sièges dès qu'on se lève pour aller aux toilettes ou chercher de l'eau chaude. Bousculés que l'agent de démonstration (présent dans chaque train en Chine) passe dans le wagon pour vendre ses babioles en criant, à la manière d'un marché populaire. 

On les plaint. Eux, ils n'ont pas l'air malheureux du tout.

Un papi, debout durant tout le trajet, habits tous neufs, avait l'air tout content de prendre le train.Alors nous étions contents et sans remords d'être sur nos sièges.
Il était accompagné de sa fille et son gendre, fraichement mariés on a supposé. Ces trois là devaient être en vacances et étaient donc heureux, même dans ces conditions.

La nuit, en plus de l'inconfort, on doit faire face au comportement des chinois. Autant ils sont souvent très gentils, serviables, respectueux, etc. Autant dans le train ils ne se gênent pas pour crier, écouter de la musique, faire du bruit ; jusqu'aux gosses qui jouent en hurlant à 5h du matin, avec l'approbation des quelques adultes éveillés, les autres dormant comme des souches, on ne sait comment.

Malgré ces désagréments, on profite du voyage. Notamment de la générosité des chinois qui s'exprime très souvent, comme quand à chaque fois que notre voisin mange il insiste pour nous en donner une part, mais refuse bizarement quand on veut faire de même. 

On arrive éreinté à Kunming.
On nous dit que pour prendre le bus pour le Laos, il faut nous rendre à la gare routière sud. On saute donc dans un bus qui nous y emmène, en "seulement" 1 heure. Et là, c'est le soulagement, il reste des places.
Oui mais, nous n'avons pas assez d'argent !

Laurent sort alors de la gare pour aller retirer, pile au moment de l'averse tropicale. 15 cm d'eau dans les rues, pareil sur Laurent qui court tout mouillé dans le centre commercial voisin, à la recherche d'un ATM.
Le stress remonte en flèche quand celui-ci, écrit en chinois bien sur, avale la carte sans rien faire d'autre. Quelques tapes (pas trop fortes car en plein milieu du passage), pianotage sur les touches, puis en dernier recourt appel du service d'urgence de la banque en question, qui bien sur parle... chinois.
Après 10 minutes, la carte fini par ressortir on ne sait comment (ouf!) pour être correctement lue par le distributeur suivant.

Argent, puis tickets de bus en poche, on trouve un hôtel correct dans la gare de bus pour dormir quelques heures.
Puis on file au bus de nuit, qui est cette fois très confortable : chacun sa couchette. On dort toute la nuit.

Bus couchette : au top

15 heures plus tard, on arrive à la frontière chinoise où, à part un douanier chinois un peu pointilleux qui scrute le passeport de Laurent pendant 5 longues minutes, on sort du pays sans problème. Sans doute la barbe, ou alors les VISAS américains et canadiens.

Oui mais tout n'est pas fini, nous ne sommes même pas au Laos. Il nous reste 1km pour y arriver et y faire nos visas, puis il faudra qu'on trouve un moyen d'aller à Luang Namtha, à 60km de là.

On aperçoit un blanc. Il est Sud Africain et nous dit qu'il attent son bus pour rejoindre directement... Luang Namtha. On s'incruste donc aussitôt.
Passage de la frontière laotienne, 30$ et 1 photo (bien préparés à l'avance) et on a nos VISAS.
On n'a donc pas eu le temps de retirer. Quelques kms plus loin, le conducteur veut bien évidemment qu'on le paye. On lui propose d'attendre notre arrivée pour trouver un ATM ou de lui filer des $ tout de suite. Il nous propose de foutre le camp... tout de suite :)

Gentiment, notre nouvel ami, Verner, paye pour nous. 1h30 de bus plus tard, on prend un tuktuk pour 20 min, on trouve un hôtel et on se pose enfin dans un bon resto, 48h après le départ de Chengdu ! Spaghetis carbonara, sofas et wifi !!! Accès à Google et... espresso !!! 

Elle est pas belle la vie ?! :)

Chengdu, pandas, béton et opéra (3 jours)

L'arrivée en ville est vraiment impressionnante. Boulevards, gratte-ciels, pollution. On a beau être passé par Xi'an, qui est censée être plus grande, on n'avait pas autant eu ce sentiment d'être noyé dans cette urbanisation. C'est ce qui fait qu'on apprécie peu les villes chinoises. Elles sont tellement grandes qu'on peine à les appréhender. Elles ont perdu toute dimension humaine. Et on n'a même pas vu Beijing ou Shanghai !

Des gratte-ciels partout

Aussitôt sur place on file à la gare, avec comme objectif de réserver le train pour Kunming le surlendemain.
Après 1 heure de queue au milieu d'une foule immense (qui a dit qu'ils etaient nombreux?...) on s'entend dire qu'il n'y a plus que des places debout, et à la limite quelques unes assises pour le jour d'après.
La perspective de passer 20h debout étant assez effrayante, on opte pour les sièges, un peu mieux même si pas très tentant. Mais on n'a pas le choix. On doit être dans 4 jours au Laos, notre visa expirant, et on prie pour pouvoir enchaîner à Kunming avec les 20h de bus qui nous y conduiront....
Sinon, on devra aviser.

Des gens partout !

En attendant, on a 2 jours à passer en ville, avec 3 objectifs : les pandas, les restos et l'Opéra.

On verra les premiers lors d'une matinée à une base qui leur est dédiée, sorte de zoo où on en prend particulièrement soin. Ils sont mignons, paresseux, joueurs et mangent du bambou à longueur de journée. On apprend qu'ils sont sur terre depuis 8 millions d'années (!!!) et qu'il n'en reste maintenant que 2000.
On a la chance de voir un bébé, à peine plus gros qu'une souris, et on a du mal à croire qu'il deviendra un joli pandas en moins de 3 mois tellement il est moche.

On a vu des pandas géants



Un bébé panda

Et des pandas rouges


Pour la bouffe, celle du Sichuan est extrêmement réputée, avec comme tête d'affiche le Mapu Tofu, du tofu macéré dans de l'huile épicée.
Habituellement peu fan de ce substitut de viande, on apprécie ici la texture et le goût dans LE resto spécialisé de la ville.

On a aussi eu la chance de tester d'autres très bons plats, bien que les épices soient un peu surdosés, notamment un dans lequel il y avait 1/3 de poulet et 2/3 de piments rouges. 

Fin du repas : il reste "quelques" piments !...

Enfin, pour notre dernière soirée sichuanaise, on assiste à une représentation de l'Opéra local, où les danses sont entrecoupées d'acrobaties, de cracheurs de feux et de "face changing", sorte de transformisme du visage vraiment impressionnant !

Opéra sichuanais

Nous nous sommes en plus baladés une après-midi dans la ville, passant d'un parc surpeuplé et ultra bruyant qui rendait l'endroit peu agréable, au Châtelet les Halles local, ruelles remplies de monde de et de boutiques, en traversant la place Mao sur laquelle on a eu un peu peur en voyant le nombre de policiers en uniforme et en civil (peu discrets), à la recherche de quelqu'un ou quelque-chose. Nous n'avons pas trainé !

Notre défi final nous attend : 2 jours de voyage qui devront nous mener au nord du Laos où nous visiterons notre dernier pays d'Asie avant de s'envoler de Bangkok pour l'Afrique.

lundi 4 août 2014

Pingle, repos champêtre (5 jours)

Après ces 20 premiers jours en Chine, on est fatigué par les trajets qui sont très longs et des fois pénibles (surtout en bus). On a envie de se poser.

On décide donc de zapper les rizières du Yunnan et on opte pour un petit village à 2 heures de Chengdu (où nous sommes), dans le Sichuan : Pingle.
Décrit en quelques lignes (seulement !) dans le Lonely comme le rendez-vous des étudiants en art, venant y peindre la vieille ville, la rivière et les maisons de thé, entouré par la campagne.

A la sortie du bus, on se fait aborder par un jeune sympathique, qui parle un peu anglais, et qui nous propose une chambre. D'habitude on refuse systématiquement, mais n'ayant aucune adresse en tête et confiant de son air amical, on se décide à le suivre jusqu'à sa maison, juste à la sortie du village.
On logera donc face aux champs, au calme, mais avec quelques gros insectes ailés pour compagnons. 

Les champs à la sortie de l'hôtel

Le proprio a une petite fille très mignonne qui nous boudera pendant ces 5 jours, jusqu'à ce qu'on lui offre une sucette avant de partir. Elle nous fera alors la fête pour nos dernières heures. Pas compliqués les enfants :)

Ici, on prend notre temps.
On se couche et se lève tard. 
On s'instaure une routine. 
On regarde des films sur une vraie TV et on suit même les matchs de la coupe du monde, en chinois !
Au village, on se promène un peu puis on se pose beaucoup. Directement au bord de la rivière quand il fait beau. Dans une maison de thé ou un café trouvé au cour d'une balade quand il pleut ou que nous voulons un peu plus de confort. 

Maison de thé en bordure de la rivière

On écrit le blog qu'on mettra à jour au Laos.
On voit les mêmes gens plusieurs jours de suite, oubliant cette impression d'être des vagabonds.
On mange toujours aux deux même restaurants. Raviolis vapeurs d'un côté, plats locaux variés de l'autre.
Bref, de vrais petits vieux. Digne d'une cure à Évian ou Contrex et Ville.
Train-train interrompu seulement le matin du troisième jour par une courte visite à la forêt de bambous voisine, pour la seule journée ensoleillée.


On est les seuls blancs du village, et ça se ressent. Les chinois se remettent à nous prendre en photo, chose devenue rare depuis Datong.
Plutôt orientés à destination des habitants de Chengdu, la grosse ville du coin, les magasins ne vendent pas les gadgets habituels du tourisme de masse. On trouve surtout des petits stands de bouffe proposant toute sorte de gourmandises très sympas : chaussons à la viande, pains de maïs, canard laqué coupé en rondelles, glaces, etc. Parfait pour nous :)


Les chinois, locaux et touristes, sont ici pour se détendre. Ils sont très cool, comme depuis qu'on est en Chine, et passent leur temps à barboter dans la rivière, boire du thé ou jouer au majong. Il y a des tables remplies de jetons à tous les coinscoins de rue, quelques billets qui changent de mains et beaucoup d'animation. Ça donne envie d'apprendre les règles !


Dernière attraction du coin, et pas des moindres, tous ces étudiants en train de peindre. Sur un bout de trottoir, assis à une maison de thé ou au bord de la rivière, ils arrivent de bon matin et prennent la ville d'assaut, avant de repartir par le bus de 17h, leur œuvre sous le bras, similaire à celle des centaines d'autre réalisées hier, aujourd'hui ou demain.


C'est bon, nous sommes reposés, prêts à affronter cette grande ville de Chengdu (4M d'habitants), lors d'un passage éclair où nous irons voir les pandas, peut-être à l'Opéra et prendrons le train pour Kunming d'où nous rejoindrons le Laos en bus.
On a vraiment apprécié cette halte à l'ecart.