mercredi 25 février 2015

Villa Union, des merveilles et des merveilles (6j, 27/01/2015 au 01/02/2015)

Après une courte nuit dans le bus, on arrive à La Rioja à 5h du mat. On se renseigne rapidement et le bus de 7h qu'on visait est bien d'actualité. On prend les billets, puis le petit déjeuner dans une gare routière peuplée quasi uniquement par des chiens de rue (il y en a partout en Amérique du Sud, mais ils ne sont pas agressifs comme ils peuvent l'être en Asie). 

La route pour aller à Villa Union est magnifique. Elle traverse le parc national de Talampaya et donne le ton des merveilles qui nous attendent ces prochains jours. 

Dans le bus pour Villa Union

On débarque dans un gros village, planté entre le désert et la cordillère des Andes, qui semble endormi alors que l'heure de la sieste est encore loin. 

On marche jusqu'au supermarché, on fait quelques courses et on appelle le gérant de la cabana qu'on a réservé (location avec cuisine). Il nous y amène en voiture et on s'aperçoit que c'est un peu loin du village. Pas grave, ça nous fera faire de la marche. 

Villa Union, un village assez classique

C'est très mignon et très calme. On est les seuls clients et on partage les lieux avec Hugo le vieux gardien et Nano son petit chien. On deviendra super copain avec les deux :) 

Ça change du reste de l'Argentine qui est full. On s'éloigne un peu du flux touristique, alors même qu'il y a des choses extraordinaires dans la région. 

Notre hôtel

devant la cordillère des Andes

Hugo el tranquilo

et Nano

Après avoir respecté la coutume de la sieste, qui est ici encore plus sacrée qu'ailleurs (40°C oblige), on va "en ville" en stop. C'est vide, à l'exception de quelques kiosques (très petites épiceries) et d'une ou deux agences touristiques. On discute avec le gérant de la première qui emmène deux personnes le lendemain à la Laguna Brava et au Cratère Corona del Inca qui est à 5500m. Du coup, comme on arrive en bonus il nous fait moitié prix et, après avoir hésité quelques minutes on se lance (ça reste cher, plus de 100€/pers, et on appréhende l'altitude même si des bouteilles d'oxygène et un téléphone satellite sont prévus...). 
RDV le lendemain à 5h !

Pour ne pas nous rassurer, Hugo (le gardien) nous dit que ce n'est pas prudent de partir à une seule voiture tout là-haut... On prend donc toutes nos précautions : nourriture et eau plus qu'il n'en faut, tous nos vêtements chauds et nos duvets si jamais on reste coincé et qu'on soit obligé de dormir là-bas :)

Fatigués mais réveillés, tout le monde est au RDV. On est avec un couple d'Argentins dans la voiture et on est rassuré de voir qu'un autre 4x4 nous accompagne finalement.
La première partie de route/piste de nuit est impressionnante. Le levé du soleil sur les montagnes est magnifique, avec des couleurs comme on en voit rarement ! Hermoso (magnifique en espagnol, un terme qu'on entendra souvent) !

Première partie de piste au levé du soleil



La piste grimpe de plus en plus, et arrivés à un mini-sommet on aperçoit au loin la Laguna Brava devant des sommets enneigés. A priori on a de la chance que la neige soit là, c'est une fois de plus hermoso !

La Laguna Brava vue de loin


On passe vite devant la lagune, pour arriver au cratère le plus rapidement possible et redescendqueensuite tranquillement. La piste est de plus en plus dure, on s'embourbe plusieurs fois avant le final en apothéose, l'arrivée au cratère avec l'Ave Maria en musique de/à fond (il fait bien les choses notre guide !). 
C'est tellement beau qu'on en a les larmes aux yeux, et les argentins eux ne se retiennent pas, contemplant le paysage à gros sanglots de joie !!! Ils sont assez émotifs :)
Il est vrai aussi que tout y est : soleil, un peu de chaleur (5500m le matin quand même), pas un pet de vent. Et même si on respire un peu difficilement on se régale. 

Une dernière partie de piste difficile

et la récompense au bout


Après une vingtaine de minute, notre guide nous signifie qu'il est temps de redescendre à la Laguna Brava. Laurent et l'argentine commencent à ressentir un mal de tête et la nausée, typiques du mal d'altitude. 
Du coup, l'arrêt à la lagune n'est pas des plus agréable pour lui. Les paysages sont quand même magnifiques, et on a même le droit à une carcasse d'avion et une histoire de crash en plein hiver, dont les occupants réapprovisionnés par hélico ont survécu en redescendant à pieds jusqu'au village. Une nouvelle fois les argentins y vont de leurs petites larmes :)

La Laguna Brava vue de près

Et la carcasse d'avion

On passe aussi par un ancien refuge où un squelette a été retrouvé et enterré avec ses chaussures !

Le refuge du squelette aux chaussures

Et les habitants de la région, les alpagas

La redescente est aussi belle que la montée, avec une lumière différente qui fait ressortir d'autres couleurs sur les montagnes. 

La redescente aussi belle que la montée


On arrive à l'hôtel crevés mais heureux. C'est sûrement une de nos journées de voyage les plus magiques. 
On est en plus chanceux car il pleut toute la nuit et le lendemain les rivières asséchées la veille sont pleines d'eau, rendant impossible toute excursion. 

On va en ville réserver notre sortie suivante : le parc national de Talampaya, souvent comparé aux canyons américains. 
On est accompagné toute la journée par Nano, le chien de l'hôtel, mais aussi par un gros chien blanc qui nous a adopté comme maîtres (fréquent ici). On a beau ne rien faire pour le retenir, il nous suit jusqu'à l'hôtel, et on le voit avec surprise toujours là au petit matin, nous ré-accompagnant en ville pour prendre le bus à 7h. Il a passé la nuit autour de l'hôtel (étonnant), sans manger, la queue basse car pas le bienvenu par les chiens du voisinage.

Dans le bus (qui emmène les employés du parc) on rencontre un Suisse, seul autre touriste à bord. On discute bien et on passe la journée avec lui. 

Dans le bus pour Talampaya

Au parc, contrairement à ce qu'on nous avait dit la veille, le sol a séché et on peut prendre le camion où on est sur le toit. On ne marche pas ou ne fait pas de vélo car il fait trop chaud !

Notre moyen de transport dans le canyon

On fait un aller/retour de 3 heures dans un canyon rouge magnifique. C'est pour nous unique, la première fois qu'on voit quelque-chose de ce genre depuis qu'on est parti. Hermoso :)
On ne regrette décidément pas cette halte entre Mendoza et Salta, pas forcément très connue mais d'autant plus magique !

Le canyon de Talampaya





On reste encore 2 jours à se reposer à l'hôtel, les bus pour Salta étant complets le week-end. On se plie au rythme du village. Sieste et marche en fin d'après-midi (quand la chaleur est passée) pour aller faire quelques courses ou se connecter à Internet dans un autre hôtel. 
Ici, les magasins et cafés ouvrent un peu quand ils veulent. 
On apprécie les 2,5km de marche qui nous séparent du centre, même si à la fin on commence par en avoir un peu marre. 
On se fait la cuisine nous-mêmes, avec plaisir, et on insiste sur les légumes et la nourriture saine pour contrebalancer l'excès de restaurants.
On est bien !

On joue beaucoup avec Nano, on discute pas mal avec Hugo qui nous invite à un asado (barbecue argentin) succulent, à base de boudin grillé (bien meilleur que le boudin bouilli !), de bons morceaux de viande et du meilleur chorizo qu'on ai mangé.
À cette étape on aura tout eu : la nature et l'humain. Villa Union nous a réconcilié avec l'Argentine. 
On s'est lié quelques jours (et fortement) à Hugo, seul dans son hôtel un peu à l'écart, et on était tous un peu tristes de se séparer le dernier jour. 
Ça fait toujours aussi bizarre de rencontrer et quitter des gens aussi rapidement. Surtout quand on sait qu'on ne le reverra sans doute jamais.

Hugo qui prépare l'asado

On a de la chance, en arrivant à La Rioja, d'avoir les dernières places disponibles dans le bus pour Salta. Nous y attendent d'autres paysages magnifiques, même si bien plus touristiques. 

mercredi 18 février 2015

Mendoza, retour en Argentine (4j, 23/01/2015 au 26/01/2015)

On arrive à Mendoza avec l'idée que, d'après ce qu'on en a entendu, l'Argentine du Nord nous plaira plus que l'Argentine du Sud. 
La ville, présentée par notre guide comme "sans intérêt touristique majeur mais agréable à vivre", nous donne exactement cette impression. 
Il fait beau, il fait chaud, la sieste dure de 13h à 17h, voir parfois plus. Les gens sont "tranquilo". 

 
Un des rares beaux bâtiments à avoir survécu aux tremblements de terre

Le seul truc, c'est que l'auberge qu'on avait initialement réservée est vraiment nulle. Pas de confort, pas trop de propreté, et plus de chambre après la première nuit, que des dortoirs (et on en a marre des dortoirs, de n'avoir ni intimité ni tranquillité). 
On change donc pour un petit hôtel sans charme, mais confortable et climatisé (obligatoire ici). 

On sort ensuite se balader un peu pour aller à l'Office du tourisme et pour changer les euros que Nico nous avait apporté à Santiago (au taux officieux toujours).
On se renseigne pour faire une route des vins, spécialité de la ville, et les prix proposés par les agences nous confortent dans l'idée d'y aller seuls, comme nous l'avait suggéré Nico, en louant des vélos.

Mais avant ça, on passe le week-end en ville. 
Le samedi, après avoir réservé le bus et l'hôtel pour notre prochaine destination (Villa Union), on va bouquiner sur la place centrale où on rencontre un argentin du coin, bavard et sympa, avec qui on passe un petit moment. 
Le dimanche, on va se mettre au vert dans l'immense parc San Martin (beaucoup de parcs s'appellent San Martin en Argentine, du nom du libérateur), avec pic-nic, sieste, café et lecture au programme. Seulement dérangés par les vendeurs de glace ambulants qui sortent de leur harmonica en plastique des sifflements faux et stridents !

Une allée "platanes" à l'Européenne

Une allée "tipas" à l'Argentine

Le lundi, c'est hommage à Bacchus.
On prend un bus urbain pour Maipu, petite ville de banlieue où sont concentrées beaucoup de bodegas (maisons de vin). Sur place, on loue des vélos et, pas effrayés par l'orage qui s'annonce, on se lance. 
Privilégiant la qualité de cette journée à la quantité de bodegas visités, on fait un premier stop déjeuner-dégustation dans une bodega à l'architecture très moderne puis, après quelques routes de campagne, une deuxième et dernière halte dans une bodega plus historique et plus touristique, avec un joli musée du vin. 


Une bodega très moderne


Une plus traditionnelle, mais touristique avec son musée du vin


Ici, les dégustations sont payantes et n'entrainent pas forcément un achat de bouteilles derrière. Le vin, lui, est assez irrégulier. Parfois bof, parfois pas mal, rarement très bon. Et comme souvent, c'est pas le plus cher le meilleur. 
On a goûté mieux au Chili ou dans certains restos argentins. Ce qui est bizarre est qu'il sent fort l'alcool.

Une bonne journée quand même, avec en plus l'orage qui est passé plus loin. 
On rentre en ville par un autre bus qui traverse une banlieue assez vivante en cette fin d'après-midi, on se prend une bonne glace au dulche de leche (spécialité qu'on à vraiment adorée en Argentine, et à laquelle on a du mal à résister :p), et on va à la gare routière prendre notre bus de nuit pour La Rioja. 
Arrivée prévue à 5h du matin avec espoir d'enchaîner à 7h le bus qui va à Villa Union en 4h (non réservable).

mardi 17 février 2015

Santiago et Valparaiso, copains du bout du monde (7j, 16/01/2015 au 23/01/2015)

On arrive à Santiago avec comme principal objectif de passer du temps avec Nico (déjà vu à Madagascar). Il va en effet s'y installer pour le boulot avant qu'on rentre en France, et on profite d'un de ses déplacements professionnels pour le voir un peu.
On veut aussi revoir Sebastian et Daniela, un couple de chiliens avec qui on avait trekké en Birmanie et qui sont eux rentrés de leur année de voyage.

On passe notre première journée à l'auberge, tranquille à profiter du wifi, en attendant de retrouver Nico pour la soirée du vendredi, puis pour le week-end.
On déjeune dans un shawarma qui, Sebastian nous l'apprendra, vient d'une diaspora palestinienne.

On a donné RDV à Nico vers notre hôtel, dans le quartier qui bouge à Santiago. Il fait chaud et on s'attable en terrasse devant un pisco sur, le cocktail national à base de pisco (apéritif péruvien), sucre et jus de citron. C'est super bon !
On discute, on rigole. Ça fait du bien de voir un ami. Même si on est deux, le côté social manque parfois au voyage.
On termine au restaurant avec un ceviche, une spécialité chilo-péruvienne à base de poisson et/ou fruits de mer "cuits" juste au jus de citron. C'est notre premier, mais pas notre dernier ! Délicieux, on adore le Chili pour ses poissons et fruits de mer !

Pisco sour

Differents types de ceviches




On rentre chacun chez sois, nous dans notre dortoir d'auberge de jeunesse, Nico dans sa chambre d'hôtel du boulot (un vrai confortable avec sa propre chambre, le monde à l'envers quand on nous connait Nico et nous :p), avant de se retrouver le lendemain midi pour un tour de ville, avec cette fois-ci un collègue à lui très sympa, Xavier.
On commence par déjeuner au marché central, et re-ceviche. On y prend goût !

On commence à en avoir marre des dortoirs en AmSud, avec des gens bourrés qui rentre à 4h du mat !

Le marché central

La ville n'a en sois rien d'extraordinaire. Elle est même plutôt "triste" et grise malgré un beau ciel bleu. C'est une ville pour travailler et habiter. Pas pour nous touristes.
Après quelques heures de marche sous le cagnard on va se reposer au Patio Bellavista, un joli coin à ciel ouvert plein de bars, restos et boutiques d'artisanat.

Un peu de verdure dans tout ce gris

On part ensuite à la recherche d'un supermarché pour faire quelques courses. On est invité chez Sebastian et Daniela et on tient à apporter un peu de charcuterie et de fromage :)
Ils habitent juste à côté du boulot de Nico, à Las Condes, quartier d'affaires et d'habitation assez riche.
On passe une très bonne soirée à échanger sur nos destinations respectives, sur la future installation de Nico, et sur plein d'autres choses.
S&D n'ont eu aucun problème à trouver du boulot en rentrant et nous ont dit que leur voyage était considéré plutôt positivement par leur employeur. Rassurant.

On se couche tard et on se lève tôt pour aller le dimanche sur la côte. Xavier a loué une voiture et on part tous les 4 avec Nico pour visiter Valparaíso, ville mythique et historique, et profiter des plages de sa voisine Villa del Mar, LA station balnéaire chilienne.

On arrive à Vina vers 10h, dans le froid et la grisaille. Ça change de la veille (!) et on se réfugie dans un café de plage pour prendre un chocolat chaud ! On doit être les seuls levés à cette heure-ci, tout est désert. La serveuse nous dit qu'il fera beau vers 18h et on commence donc par la visite de Valparaíso, laissant la plage pour la fin de journée. 

Vina del Mar déserte, 10h du mat sous la grisaille

"Valpo" est sympa et très colorée, encore authentique et non-restaurée, avec plein de collines où on monte dans des ascenseurs/funiculaires historiques qui font un peu peur.
Avec beaucoup de chiens errants, vivante et populaire, on pense aux favelas.

Un petit côté favela

Beaucoup de couleurs


On monte en ascenseur et on descend en escaliers. Une seule fois l'inverse :)


On y passe quelques heures agréables et on retourne à la plage, cette fois-ci bondée. L'eau est pourtant glacée (venant de l'Antarctique). 

La plage, cette fois-ci comme on se l'imaginait

On passe un moment à bronzer puis on va manger un bout avant de reprendre la route, en espérant que les bouchons de fin de week-end seront terminés.
Le problème c'est qu'on met plus d'une heure et demi à être servi. On se rappelle au dernier moment que le parking où on a laissé la voiture ferme. Ça s'est joué à 5 minutes, mais finalement on la récupère de justesse et on file sur Santiago. Enfin, on file... Embouteillages sur les 150km, et on rentre en presque 3h30 au lieu de 1h30 !
Mais ça valait le coup pour cette super journée entre amis.

Avec le retour de la semaine, Nico retrouve son travail et nous on avait prévu de partir. Mais comme c'est cool de le voir on décide de rester quelques jours de plus, surtout que le lundi soir on revoit Sebastian et Daniela.
Les journées on glandouille, on lit, on fait la lessive, le blog, on va manger des ceviches au marché central, etc.
Le soir, on sort.

À commencer par un bar tout à fait local où nous emmènent S&D pour nous faire découvrir. Populaire et apparemment un peu dangereux (le taxi qui y amène un Nico en costard lui demande trois fois s'il est vraiment sur de vouloir y aller, en plus habillé comme ça), on y boit du Terremoto (tremblement de terre : vin blanc, glace à l'ananas et sirop de grenadine !) pas mauvais et des Replica (la même chose en plus petit, une boisson de gonzesses selon le barman :p).

Le fameux Terremoto chilien

On dit au revoir à nos amis chiliens, et quelques jours après à Nico, dans un restaurant super bon (on ira 2 fois en 2 jours) où on mange de la paella marina et du... ceviche.
C'était super de passer du temps avec lui et eux. Ça rebooste pour la suite. À Santiago on n'avait pas d'autres attentes et on est donc plutôt satisfait. La ville n'est pas jolie mais il y fait bon vivre. On s'y sent très en sécurité.
On la quitte pour repasser en Argentine, cette fois-ci au nord-ouest où nous devrions normalement plus apprécier : moins touristique que le sud, avec des paysages très différents de ce qu'on connait, des tarifs plus attractifs.
Ça commence par une belle route au milieu de la cordillère des Andes avec aperçu de l'Aconcagua, pour rallier Mendoza, capitale du vin argentin.

Une belle route pour rejoindre l'Argentine

Et une frontière où comme à l'aller les contrôles prennent des heures !!!