Déjà à Bagan, sur les lieux les plus touristiques, nous avions été déçus de voir le changement des mentalités et des échanges du au tourisme (exemple : vendeurs des soi-disant tableaux uniques fais mains, retrouvés dans tous les magasins). Au Lac Inle la déception est encore plus grande car on n'y était moins préparé, s'attendant à trouver plus d'authenticité. Le tour en bateau, très agréable au demeurant, nous a fait faire le tour d'un tas d'endroits sympas, mais exposés par le tourisme de masse.
Ce qui nous oblige malheureusement à nous poser des questions sur notre façon de voyager et ce que cela implique pour les locaux. Conscients que le tourisme injecte de l'argent, et sans vouloir rentrerphoto, réflexions trop économico-socio-philosophiques, il est vraiment triste de voir qu'en quelques années, un pays aussi authentique que la Birmanie est en train de devenir, à certains endroits, aussi désagréable que tous les pays où les occidentaux et leur fort pouvoir d'achat vont passer leurs vacances.
Des marchés qui ne sont plus destinés qu'aux touristes
Et on y participe aussi. Même si on souhaiterait passer sans laisser de trace, que les suivants puissent avoir une expérience aussi forte que la notre, on sait qu'elle sera fortement influencée par notre venue ainsi que celle de centaines d'autres touristes, pour qui manger du poisson grillé pour 5$ rime avec soldes, alors que le salaire moyen dans le pays est de 50$/mois.
En 3 ans, la Birmanie est passée de 200 000 touristes annuels à plus de 1 million. Et le pays s'ouvre tout juste !
On a peut-être la chance de passer parmi les dernières années encore un peu authentiques.
Notre chauffeur pour cette journée en long boat
Et en parlant d'authenticité, on découvre sur ce Lac (très peu profond, ce qui a son importance) l'ethnie locale des Inthas, qui ont la particularité de vivre dans des villages "flottants" qui sont en réalité sur pilotis, au milieu du Lac.
Village "flottant"
Ces gens vivent de la pêche ainsi que de la culture de jardins flottants, où poussent un nombre incroyable de tomates et autres légumes, les pieds dans l'eau !
Jardins flottants : cultures de tomates
Les pêcheurs sont reconnaissables de loin avec leur style très particulier et plein de grâce, qui consiste à pagayer avec une jambe pendant qu'ils effrayent le poisson, l'autre pagaie dans leurs mains, et tentent de le faire entrer dans leur filet.
C'est magnifique, aussi bien en photo qu'en vidéo (voir Dropbox).
Pêcheurs inthas
On visite une fabrique de pirogues et de cigares locaux, une de soie, et une d'ombrelles (avec une sale ambiance). On voit avec dégoût des jeunes filles-girafes posées dans un coin pour la photo, en échange de quelques sous, manip à laquelle on refuse de participer.
Le tourisme amène vraiment à de sales dérives.
Fabrique de cigares locaux
Fabrique de vêtements en soie et en lotus
On visite un monastère sur l'eau avant de rentrer tranquillement à l'hôtel.
Il y a même des monastères sur le Lac
Le lendemain il pleut, et ça tombe bien, c'était notre journée repos.
On plaint quand même tous ceux qui sont sur le lac et qui se font rincer abondamment.
Enfin, pour notre dernier jour, on part faire un demi-tour du Lac en vélo, entrecoupé d'une traversée en bateau, avec Sebastian et Daniela (Wandel est déjà reparti) et un couple de français, Damien et Marie, croisés à l'hôtel, et qui avaient déjà rencontrés S&D pour demander le visa birman à l'ambassade de Kuala Lumpur !!! Le monde est trop petit.
Traversée en bateau pour nous et nos vélos
Objectif de la journée : Red Mountain, un vignoble géré par un français, qui est parait-il très bon.

L'endroit est agréable mais le vin pas si bon que ça
Au final, et après tant d'efforts sous le soleil, on est un peu déçu par le vin, mais pas par la balade qui nous a permis de découvrir le Lac depuis la berge.
On part le soir même pour Yangoon, où nous nous appretons à souffrir de la chaleur pendant 2 jours avant de partir nous "ressourcer" à Séoul, notre première ville moderne depuis 2 mois.
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