Etre à Baktapur pendant le festival du nouvel an c'est le coup de pot. Pas prévu, mais qui nous promet, en plus d'une jolie ville, d'avoir une ambiance de feu.
Pourtant, à peine arrivés, on nous demande de payer, parce qu'on pénètre dans une ville "monument". Serrés par notre budget de voyageurs au long court cela nous fait mal.
Heureusement, en deux jours on s'aperçoit que cela vaut le coup.
La journée finissant, on commence par chercher un hôtel car, en plein festival de la nouvelle année, les places sont rares. Rares et chères d'ailleurs.
On en trouve un disponible pour cette nuit, mais qui nous annonce qu'il est complet le lendemain pour l'apogée du festival, célébrée par l'élévation d'un mât d'une trentaine de mètres de haut.
En cherchant bien, aidés par un nepalais très sympa, on déniche un hôtel d'un haut standing, inhabituel pour nous, qui nous assure des chambres pour ce réveillon, négociées par ce même népalais !
Habitués au systeme des comissions, qui fait que plus il y a d'intermédiaires plus c'est cher, on apprend avec suprise le lendemain que les chambres ont été très bien négociées. On ne comprend pas mais on prend !!!
Rassurés, on passe notre premier jour dans Baktapur, en prévoyant d'aller explorer les environs le lendemain, sur les conseils d'un français habitué, croisé au restaurant.
La ville est propre, mignonne et authentique. Quelques hôtels entourent la place principale, sans la dénaturer, et l'ensemble est vraiment charmant.
Les festivités commencent très tôt par l'élévation d'un premier mât, plus petit que le " vrai", en pleine ville sur la place des potiers.
On arrive juste à temps, car l'endroit est très vite noir de monde, aussi bien au niveau du sol qu'aux fenêtres, sur les toits et même dans les immeubles en construction. Cette foule est impressionnante, même si on se rendra compte que ce n'est rien en comparaison de celle du soir, qui vient regarder le "vrai" mât, en dehors de la ville.
Le mât débute donc par terre, et des dizaines népalais l'élèvent progressivement à l'aide de grosses cordes pour le tirer et de traitaux pour le soutenir.
Au bout d'1h30, le mât arrive enfin à la verticale, suscitant un petit mouvement de panique : ne va-t-il pas nous retomber dessus (à voir la vidéo sur le Dropbox photo) ?
Finalement non (heureusement), il reste planté dans le trou creusé à cet effet, et une bousculade s'ensuit entre quelques jeunes hommes pour être les premiers à escalader les cordes.
Ils seront 4 ou 5 à y parvenir, déposant quelques billets au sommet du mât, sans doute pour s'attirer les grâces pour cette nouvelle année, avant qu'un officiel ne parvienne à tout calmer.
Ces 2h de ferveur collective sont impressionnantes, et sans équivalent chez nous. Tout le monde poursuit un but commun et participe à cette ambiance incroyable (un peu retrouvée chez les sikhs : ce sont les fidèles qui participent et s'impliquent directement et solidairement).
La seule chose qui pourrait s'en rapprocher est un match de sport. Mais là où nous avons besoin d'une confrontation entre deux équipes, les népalais se suffisent à eux même pour déployer leur énergie.
On passe l'après-midi à visiter la ville, en attendant le grand mât du soir, qui sera finalement cassé au bout de quelques minutes, trop peu solide pour ce qu'on exigeait de lui.
On y retournera le lendemain soir, mais ferons rapidement demi-tour devant d'importants mouvements de foule, sans doute dus à la présence de CRS locaux.
A priori, ici le danger est réel : il y a des morts chaque année. Soit quand le mât retombe, soit à cause de jets de briques quand l'ambiance est trop enfiévrée...
Ce même après-midi, moment très sympa quand, obligés de s'abriter d'une averse, on s'assoie sous un porche à côté de vieux népalais.
Quelques minutes plus tard, Leila se retrouve à montrer nos photos d'Inde devant leurs yeux grands ouverts.
On passe finalement une journée à explorer les environs, avec notamment :
- un temple très coloré,
- un franchissement de rivière à gué,
- une balade à travers champ nous permettant d'attraper le bus qui mène au village voisin,
- un retour chaotique dans un bus local surbondé, nous ayant offert notre lot de frayeurs pour la journée.
On prend un taxi pour rentrer à Katmandou, où nous avons la surprise de decouvrir une énorme dj-set en plein air, au beau milieu d'une des rues principales. Les jeunes népalais sont au rendez-vous pour mettre l'ambiance.
Le lendemain, on prend notre avion pour la Birmanie, tandis que les autres rejoignent Pokhara pour trekker, rejoints par Émilie et Manu (2 parisiens en tour du monde aussi) avec qui nous avons rapidement échangé nos expériences autour de momos (raviolis tibétains), le meilleur naan garlic cheese et un poulet tandoori.
On quitte les copains à regret, mais poursuivons gaiement notre aventure.
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