mardi 7 avril 2015

Tupiza à Uyuni, bonjour la Bolivie ! (7j, 16/02/2015 au 22/02/2015)

On passe la frontière, et directement on a l'impression de changer de monde. Contrairement aux Brésil/Argentine/Chili, la Bolivie est un pays moins développé qui, après avoir été l'État le plus riche d'Amérique du Sud au 19ème siècle grâce à la mine d'argent de Potosi, alors plus grande ville du monde connu avec 180 000 habitants, est maintenant le pays le plus pauvre du sous-continent ! 

Ça se ressent bien. Avant de prendre le bus pour Tupiza, notre première destination, on va dans un restaurant où on mange un menu entrée+plat+dessert pour 2,5€. Le bus ne coûte que 2€ (pour 2 heures de route) et à peine montés dedans, on a le droit au ballet des vendeuses de glaces/biscuits/sandwichs et même un petit garçon qui pousse la chansonnette. On est plus proche de l'Asie ou Madagascar que de l'Occident. 

On arrive à Tupiza, un gros village assez agréable et tranquille, avec la volonté de se reposer après le carnaval et peut-être d'embarquer pour un tour en 4x4 dans le Sud-Lipez et le Salar d'Uyuni. Il parait que le prix est plus élevé qu'à Uyuni, mais que le circuit est plus intéressant dans ce sens et que la qualité des agences est bien meilleure.

On loge dans un hostel moyen mais qui appartient à l'hôtel le plus luxe de la ville, où on peut profiter d'une belle piscine (même s'il ne fait pas chaud) et du wifi. 

On va se balader un peu et on trouve ce qu'on s'attendait à voir : une population préhispanique (indigène), des vêtements traditionnels (chapeaux melons, jupes bouffantes, nombreuses couleurs), un marché et des petites épiceries un peu partout en ville. Plutôt dépaysant.
Par contre, on est surpris par la froideur des habitants. Pourtant proche de l'Argentine du Nord, la mentalité est ici complètement différente, et on ne se sent pas vraiment les bienvenus. 

Les femmes en vêtements traditionnels : jupes bouffantes et chapeaux melons


Le marché où on mange vraiment pas cher le midi

On passe 3 jours à se reposer, manger du poulet au marché le midi et des pastas et pizzas le soir, spécialités des restos d'ici, et tester quelques agences de voyages. Une promet la lune, l'autre est plus honnête et annonce direct qu'en saison des pluies certaines choses sont infaisables (salar impraticable par endroits). On part pour celle-ci.
Et comme pour bien nous montrer pourquoi on risque de ne pas pouvoir traverser le salar inondé, une violente averse de grêle remplie les rues d'une fine couche blanche. 

Averse de grêle sur la piscine de l'hôtel, au fond

Le lendemain matin, on part sous le soleil. On est 6 dans le 4x4, avec 2 autres français (sympas mais avec certaines idées un peu particulières... qui ne méritent pas qu'on s'y attarde plus longtemps), le chauffeur et le cuisinier. 
On commence par de la piste qui grimpe, jusqu'à 4500m, et on se met à mâcher des feuilles de coca pour contrer le mal d'altitude. 
Pour cette première journée, on fait beaucoup de route à travers des prairies qui rappellent un peu la steppe mongole (avec des lamas à la place des moutons) pour rejoindre le parc national du sud-Lipez, à la frontière de la Bolivie, du Chili et de l'Argentine, où on verra les célèbres lagunes boliviennes.

Triple frontière Argentine/Chili/Bolivie

 On fait quelques haltes pour voir de belles formations rocheuses, des petits villages qui vivent des mines et des lamas, des ruines incas au pieds d'un beau volcan et un super point de vue à presque 5000m avant de redescendre vers notre hébergement sous un magnifique coucher de soleil. L'hôtel est étonnamment confortable par rapport à ce à quoi on s'attendait. 

Des belles formations de roches et terre

Des villages isolés qui vivent des mines et des lamas

Des ruines incas

Presque 5000m !

Le cuisinier nous prépare le premier d'une longue série de bon repas, et on va admirer quelques instant (pas trop parce qu'il fait froid) le ciel étoilé avant de dormir. 


On se lève tôt pour commencer la tournée des lagunes, toutes plus belles les unes que les autres. Elles sont alternativement remplies de différents minéraux qui leurs donnent des couleurs différentes et bien marquées, comme la Laguna Blanca ou la Laguna Verde. 

Laguna Blanca

Laguna Verde

On admire les vols de flamands roses, qui passent d'une lagune à l'autre, et les lamas, sauvages ou d'élevage.

Des flamands roses en plein vol

Un élevage de lamas


Les pompons roses c'est pour savoir à qui ils appartiennent :)
Le midi, après un passage par le désert de Dalí et ses très jolies couleurs, on se baigne dans des Aguas Calientes en face d'un paysage magnifique puis on déjeune à l'abri du vent dans un nouveau refuge. 

Désert de Dali


Aguas calientes

On passe par des geysers d'eau brulante (80°C à 100°C) avant d'arriver à notre hôtel, situé à côté de la perle de la région : la Laguna Colorada, qui est la plus grande mais aussi la plus belle des lagunes. 

Crevaison MD10 : moins de 10 minutes

sur la route des geysers


On a de la chance d'avoir les conditions optimales de vent et de température pour avoir une eau d'un rouge profond, unique au monde. 
Des plaques blanches de borax (un minéral utilisé par l'industrie du verre et celle du métal) rendent la lagune encore plus belle. 
C'est la saison des flamands et on les admire à loisir. 
Mais ça se couvre et se refroidi et on rentre à l'hôtel juste avant une brève chute de neige !

Laguna Colorada



Après dîner, on apprend qu'avec le beau temps des jours précédents, l'eau du salar s'est évaporée. On va donc pouvoir aller dormir le lendemain dans un hôtel de sel en bordure puis le traverser, contrairement à ce qu'on nous avait dit ! :)
Cette bonne nouvelle nous permet de passer une très bonne nuit malgré le froid glacial (tous les chauffeurs protègent les moteurs des voitures avec des bâches et des couvertures !). Oui mais, on se réveille super tôt pour commencer la journée course. Il n'y a pas assez de place à l'hôtel de sel (le seul ouvert comme on est hors saison) et mieux vaut arriver dans les premiers si on veut y dormir...

On a quand même le droit à des pancakes tout frais tout chaud (!) puis en route. 
On commence par l'arbol de pierre, une petite formation rocheuse très photogénique, puis quelques jolies lagunes, un pic-nic au milieu d'un champ de lave refroidie et enfin une route qui longe des plantations de quinoa. 

Arbol de pierre


Champ de lave fossilisée

Plantations de quinoa

C'est bon, on a une chambre à l'hôtel, et même la possibilité de prendre une douche chaude ! :)

Hôtel tout en sel !


On est arrivé tôt, alors on a tout notre temps pour se balader dans le petit village qui nous accueille et pour discuter avec les autres groupes qui font le même circuit que nous, et qu'on croise donc tous les soirs. Il y a beaucoup de francais, dont un couple qui fait un tour du monde avec 3 enfants, dont quelques mois en AmSud en camping-car. Ça conforte une idée qui commence à germer :)

Réveil à 4h pour aller prendre le p'tit dej sur le salar, et plus précisément sur l'île Incahuasi, une mini montagne au milieu de cette mer de sel. 
L'heure de 4x4 pour y aller est assez irréelle et débute dans le noir complet avant que la lumière n'augmente progressivement, faisant penser à un lever de soleil vu d'avion, avec tout ce blanc en-dessous de nous. 

De nuit sur le salar

Puis, on se dépêche de grimper au sommet de l'île pour voir le levé du soleil. 
C'est beau. Et fou. Tout ce sel, c'est un peu comme de la neige, sauf que s'en n'est pas. Et c'est tout plat. À l'horizon, le sol et le ciel se confondent. C'est perturbant.
Contrairement aux Salinas Grandes d'Argentine, on voit ici le salar complètement sec, ce qui donne une impression différente. Plus blanc, mais pas de reflets. Comme ça on aura vu les 2 :)

Levé du soleil depuis l'île Incahuasi, en plein milieu du salar


Au bout d'une heure, on redescend prendre le petit déjeuner sur des tables installées en dur au pied de l'île. 
Durant tout le circuit, tout est fait pour qu'on se sente bien.
Avec en plus un chauffeur et un cuistot très pro (en plus d'être sympas), on a été au top pendant 4 jours. 

Petit dej sur le salar

Ne nous reste plus qu'à rejoindre Uyuni en traversant le salar, une expérience un peu magique, ponctuée de quelques arrêts pour marcher sur le sel, voir un petit musée et un endroit où on travaille le sel. 





Une dernière visite au cimetière des trains d'Uyuni avant de se faire déposer dans un hôtel moyen, mais assez propre. 


On a décidé de ne pas partir comme tout le monde directement à Potosi, mais de passer une nuit ici pour voir l'ambiance, même si on ne nous en n'a pas dit du bien. Effectivement, les gens sont froids, la ville n'a aucun charme, mais on a quand même la chance de voir un mini carnaval, c'est la bonne période.

Après une nuit de réflexion, on décide de sauter Potosi (pour le moment) et d'aller directement à Sucre, qui est parait-il une ville très sympa, pour y passer quelques jours tranquilles et réfléchir à notre programme.

2 commentaires:

  1. "Ça conforte une idée qui commence à germer" ...
    Tutuuuuuut !?

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  2. "Ça conforte une idée qui commence à germer" ...
    Tutuuuuuut !?

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