dimanche 5 avril 2015

Bilan Argentine et Chili

Nombres de jours : 48 (Argentine) + 12 (Chili)
Nombres d'etapes : 13 (Argentine) + 3 (Chili)
Dépenses totales : 44350ARS, soit 4435€ + 930000CLP, soit 1280€
Dépenses par jour par personne : 460ARS, soit 46€ + 39000CLP, soit 53€
Nombre de pas par jour : 13200 (Argentine) + 14800 (Chili)
Nombre de jours avec quelques heures de pluie : 7 (Argentine) + 0 (Chili)
Côté conduite : droite / côté volant : gauche

Laurent :

Voilà un bilan qui risque d'être long, avec 2 pays traversés et la plus grande étape de notre voyage (Argentine) dont on a une vision bipolaire, plutôt noire la première fois,  carrément rose lors du second passage.
Un bilan commun car, même s'il y a des différences, ces deux pays se ressemblent sur bien des points, et nous n'avons finalement passé que peu de temps au Chili.

Tout d'abord, la première chose à laquelle on a pensé en arrivant c'est : "on n'aurait jamais imaginé voir un tel niveau de développement en dehors de Europe/Etats-Unis-Canada/Australie/Japon", ce qui prouve notre méconnaissance de cette partie du globe.
En forçant le trait, on peut dire qu'ici c'est comme chez nous ; enfin, que relativement le Chili me fait penser à la France et l'Argentine à l'Espagne (développement un poil inférieur, population deux poils plus chaleureuse :p). Peut-être moins riches que Chine et Brésil, mais on sent un développement plus ancien, des inégalités moins marquées.

Du coup, par rapport à nos précédentes destinations, ça manque un peu d'exotisme (il y a des boulangeries - les chiliens sont les deuxièmes mangeurs de pain derrière les Allemands - , et même des Carrefour en Argentine, seul endroit pour acheter des cotons-tiges !). Mais bon, comme dirait Cédric (vu au Népal et à Mada), on peut rechercher autre chose que l'exotisme en voyage.
Et le problème c'est qu'on a eu beau chercher lors de notre premier passage en Argentine, on est un peu resté sur notre faim. Certes San Ignacio était un premier contact agréable, Buenos Aires est une belle ville, Santa Rosa une étape tranquille et authentique, San Martin est au milieu d'une belle nature. Mais dans tout ça, on n'a pas tellement vibré, à part peut-être à Palermo ou en écoutant/regardant du tango dans la milonga.

Ajoutons à cela une frustration de dépasser constamment le budget sans même pouvoir se faire vraiment plaisir (première fois qu'on se fait à manger et qu'on loge en dortoir régulièrement) et une complexité d'organisation due aux vacances scolaires locales.
Bref, c'est cher et compliqué sans être extraordinaire.
Même si on rencontre des gens sympa dans les 2 pays. Même si le Chili relève un peu la barre avec des poissons/fruits de mer comme on n'en avait jamais vu, des volcans magnifiques et les copains.

Peut-être aussi qu'après 11 mois on s'essouffle et qu'on commence à trouver le temps long. En tout cas, c'est la première fois que je pense au retour, que je me verrais pourquoi pas rentrer plus tôt que prévu.

Mais nos trois derniers mois seront a priori d'une autre teneur, alors on se remotive. Et on fait bien. Après une première étape agréable en Argentine du Nord (Mendoza), c'est le festival. Paysages incroyables (oubliés les glaciers manqués dans le sud), rencontres en tout genres, festivités. 20 jours de régalade qui, même s'ils sont chers, resteront comme un des temps forts (très fort) de notre voyage.
Intense, on peut dire que là on a vibré ! On a retrouvé une chaleur humaine digne du Brésil, avec la barrière de la langue en moins (même si on est loin d'être fluent en espagnol).

On parle toujours du retour, mais en ayant oublié toute nostalgie. On n'a toujours pas pris les billets pour Cuba et Paris mais on sent que ca se rapproche.
On ressort d'Argentine des étoiles plein les yeux, bien décidés à profiter à fond de nos dernières semaines (ce qui ne veut pas dire qu'on va se speeder pour voir/faire plein de choses ; on va continuer à prendre notre temps, un luxe dans notre monde moderne).

PS : en vrac quelques observations que je n'ai pas pu intégrer à mon bilan, mais que je tenais à partager :
- Ici, les villes sont droites, construites avec un système de cuadras (pâtés de maisons carrés). C'est très pratique. Il y a aussi une ou plusieurs belles places vertes dans chaque bourg, centre(s) de vie, même dans les petits villages.
- Bus au top. Des fois dignes des premières classes dans l'avion. Heureusement, car les pays sont immenses et on y passe du temps. Par contre, on ne les voit pas trop parce qu'on voyage souvent la nuit.
- Il y a des chiens errants partout, mais pas agressifs comme en Asie.
- Dans beaucoup d'endroits il y a un système de tickets numérotés pour faire la queue et il faut le savoir, sous peine d'attendre pour rien : pharmacies, boulangeries, boucheries, etc.
- En Argentine du nord, les voitures paraissent encore plus vieilles qu'à Madagascar ! On a hâte de voir Cuba :)
- On a tout décidé au dernier moment. On n'a toujours pas pris nos billets de retour. On repousse pour pouvoir être libre d'aller où on veut. On est en décontraction totale. 

Leila :

Au chili, ça a été rapide. On a choisi de ne pas trop s'y attarder pour nous laisser plus de temps en argentine du nord , en Bolivie et au Pérou. Faut faire des choix à un moment et il n'est plus question de prolonger encore plus notre voyage. Précisons aussi que le niveau de vie y est assez élevé et que nous sommes bien au delà du budget, l'Argentine  n'ayant pas contribué à rééquilibré les comptes, au contraire. Mais ça ne nous a pas empêché de profiter des fruits de mer en abondance (dont le ceviché et la paella marinera) et du pisco sour. Ce fut très agréable pour nous d'être dans un pays moins agité après le sud de l'Argentine, et surtout de retrouver des copains. Nous avons quitté le Chili reboosté pour la suite du voyage. 

En Argentine, il y a eu tellement de choses. 
Je n'ai jamais rêvé de l'Amérique du sud mais l'Argentine était un des pays qui m'attirait le plus , sans tellement savoir à quoi m'attendre.
C'est finalement  la destination où on a passé le plus de temps.

Avec un contraste net entre le sud et le nord. Entre 2, il y eu

Buenos aires, ville très agréable, belle architecture, des brocanteurs et antiquaires avec des trésors vintage  comme on en trouve plus à Paris, de la couleur. Nous nous sommes fait happer par la grande ville. On se demande d'ailleurs après ça, comment nous allons nous réadapter dans Paris.

Beaucoup de cartoneros, ces personnes qui trient dans les poubelles, cartons et autres. Une vraie organisation par secteur. Il y a aussi à chaque coin de rue, des gens portant des affiches, un panneau publicitaire humain... , les vendeurs ambulants dans les wagons du métro. Un vrai marché. 

Puis la pampa 
Pas un touriste en vue. On s'est aisément adapté au rythme des argentins, très fiers. Nous y avons approché leur sens de l'accueil. 

Notre expérience a été compliquée au sud,
BEEEEAUCOUP, à cause de la très haute saison qui se traduit par une cohue de touristes en mode plaisir et consommation, une industrie touristique à l'atmosphère froide, plus riche, plus occidentalisée. 

uuuun petit peu à cause de la lassitude et la fatigue, notre voyage a été moins fluide, impression de bugger  et on n'avait plus la force au bout de 9mois pour batailler à trouver un hôtel, combiner les itinéraires pour optimiser les longs trajets en bus.

Mais l'intérêt d'être en voyage est de pouvoir changer le programme en dernière minute. Nous ne sommes pas allés aux glaciers. Sans regret.  

Enfin, le nord de l'Argentine qui nous a totalement charmé. Accueil, rencontres et hospitalité. On se fait inviter par plusieurs à l'asado, barbecue, un vrai moment de partage et de convivialité. Une viande rouge, juteuse et tendre. Une réputation qui ne se dément pas.

Une concentration de paysages uniques et de petits villages authentiques. Jamais on en a vu autant en si peu de temps et si peu de déplacements.

Heureusement, ici il y a des traditions et aspects culturels qui ne se perdent pas.

La sieste, après laquelle on assiste à une quasi renaissance quotidienne de certains pueblos. On y prend facilement goût. Pas trop d'effort d'adaptation de ce côté.

Le dulce de lèche, sorte de confiture de lait, caramel concentré : on ne peut résister, disponible partout notamment dans les nombreux kiosques à chaque coin de rue et sous toutes les formes : confiture, glace, bonbons, biscuit...

Le maté, équivalent du thé vert en Chine,  boisson chaude à base d'herbe, que les argentins sirotent à longueur de journée. comment? Ils se baladent avec leur thermos tenu par une sangle et leur verre à maté qu'ils partagent.

Le tango à Buenos Aires, c'est très beau à voir. C'est un moment que les couples s'accordent tous les week end en tête à tête, un rendez vous sacré, une vraie parenthèse dans le quotidien. On a tenté un cours avec Laurent, et lorsque le prof m'explique que la femme suit, sans réfléchir et que c'est l'homme qui contrôle,  je suis bien contente d'avoir choisi le flamenco :) 

Les jeunes voyageurs, beaucoup traversent le pays et bien au delà, s'autofinancent tout le long, en fabricant et vendant des bijoux et bracelets ou en faisant les pitres aux feux rouges. Ils sont très solidaires entre eux. 

Rien à voir mais je souhaitais évoquer les merceries qu'on trouve encore à chaque coin de rue des villes et villages. Pour coudre, réparer, fabriquer et égayer des pièces. Je trouve ça très vivant! 

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