On savait que le bus pour Sucre passe par Potosi. Ce qu'on ne nous avait pas dit, c'est qu'on allait devoir en sortir et courir quelques centaines de mètres avec les sacs à dos pour attraper au vol un autre bus pour Sucre. Ça c'est du trajet direct :)
Sucre est toujours la capitale de Bolivie même si le gouvernement est maintenant établi à La Paz, ce qui fait qu'on est loin de l'agitation habituelle des capitales.
Dès qu'on arrive, on sent qu'on va se plaire : la ville est pas trop grande, mignonne avec de beaux restes coloniaux, le climat idéalement tempéré, sans problème de sécurité et avec des gens sympas !
Il faut savoir qu'il y a 3 ethnies majoritaires en Bolivie : les Guaranis en Amazonie (que nous ne verrons donc pas), les Aymaras (anciens guerriers à la dure) sur l'Altiplano (les pas sympas de Tupiza et d'Uyuni), et les quechuas (comme les sacs à dos Décathlon :p) entre les deux, à Sucre, Potosi, Santa Cruz et Cochabamba. Eux ils sont à la cool et on sent tout de suite la différence.
En fait, la ville ne ressemble en rien à la Bolivie qu'on a vue jusqu'à présent. Comme écrit un peu partout elle fait plutôt penser à l'Europe. Avec même en prime de très bon chocolatiers !
On loge dans un hôtel original, la maison du consul honoraire de France (ça veut dire qu'il est bénévole), une très belle demeure coloniale où on trouve plutôt des gens qui font des longs séjours (d'une semaine à 3 ans).
On y est vraiment bien, avec une vraie douche chaude, de l'espace, du calme et du confort.
On fait progressivement connaissance avec nos voisins et aussi avec l'épicier d'en face, chez qui on passe à chaque fois au moins 10 minutes pour acheter une bouteille d'eau et surtout... écouter ses histoires :)
Notre hôtel
Les premiers jours, on profite de tout ce confort. On alterne bon restos pas chers (Sucre est aussi la capitale... culinaire de la Bolivie) et dîners au marché où on mange typique, c'est à dire du poulet. La Bolivie doit être parmi les plus gros mangeurs de poulets du monde vu la quantité engloutie chaque jour ! On lappe aussi beaucoup beaucoup de soupes !
Attablée au marché
On commence ensuite les visites d'églises, de musée et... de magasins de pulls en alpaga.
La cathédrale de Sucre
Sur les toits de l'église de la Merced
La Casa de la Libertad, où fut signée l'indépendance de las Bolivie
Un beau musée de masques
Les rues toutes blanches ont leurs beaux balcons en bois (moucharabieh ?), les maisons leurs patios.
Le patio de La Posada, notre restaurant préféré
C'est aussi joli la nuit
On assiste à un spectacle de danses traditionnelles très recommandé mais décevant (comme une impression de spectacle de fin d'année), et à une messe pour admirer la cathédrale habituellement fermée au public.
Spectacle de danses traditionnelles pas terrible
On retrouve du wifi correct et on en profite pour prendre nos billets retour en passant par Cuba. Ça y est, notre voyage a une fin officielle, et c'est dans pas si longtemps que ça :(
On profite aussi de l'Alliance Française pour aller à notre première séance de cinéma depuis 1 an.
On tombe au hasard des rues sur un kebab (!) et on déguste quelques cocktails dans un bar tranquille, avant de finir la soirée sur la place centrale avec de jeunes argentins bohèmes très cool.
L'une des grande attraction de Sucre est le marché du dimanche de Tarabuco, un petit village à une heure de route.
À l'aide du consul de France (qui connait bien la région) on s'organise une nuit chez l'habitant la veille du marché, dans un petit village de tisserands (la spécialité de Sucre) appelé La Candelaria.
On prend un mini-bus local pour y aller, à travers de beaux paysages, et on débarque en fin d'après-midi.
En route pour le marché
Nos hôtes, Damien et sa femme, sont sympas même si pas forcément très chaleureux. Ils ont quelques animaux qui s'empressent de partager leurs puces avec Leila, mais cette fois-ci sans gravité.
On va se promener un peu dans le village et on se fait sauter dessus par les habitants qui veulent nous vendre leurs tissus. Nous qui pensions nous être un peu éloigné des vices du tourisme...Mais on les comprends, et on culpabilise limite de leur dire non.
On va ensuite dîner et admirer les tissus de notre famille d'accueil (ils mettent plusieurs mois à en faire un de moins d'1m2 !), puis on se couche tôt. Le lendemain, c'est levé à 6h pour aller au marché avec Damien.
Chez nos hôtes
On attend le bus qui va nous y amener avec tout le village. Plusieurs camions passent remplis de gens à ras-bord, et notre bus est tout aussi plein quand il quitte La Candelaria, passant sans s'arrêter dans les bleds d'après.
C'est impressionant le nombre de personnes qui attendent un transport le long de la route !
On arrive à Tarabuco avant l'ouverture officielle du marché, qui se déroule dans les ruelles autour de la place centrale.
C'est sympa de s'y balader, très typique, mais on reste un peu sur notre faim par rapport à tout ce qui est vanté dans les guides de voyages. Peut-être a-t-on trop vu de marchés cette année et n'arrive-t-on plus à s'émerveiller. Peut-être est-ce juste un banal marché.
On apprécie quand même les habits traditionnels des hommes, pour une fois plus colorés et jolis que ceux des femmes.
Notre hôte Damien dans son bel habit traditionnel
En rentrant, on reste encore quelques jours tranquilles, passant d'un QG à l'autre : Posada Restaurant, Métro Café, Abis Patio.
On fait le tour du mercado central où on apprécie les bon jus de fruits frais et pas chers, et on goute au chorizo bolivien, assez réputé.
La partie jus/salades de fruits du marché
Au moment de prendre nos billets de bus pour La Paz (on a décidé de sauter l'étape Potosi où on ne peut aller voir la mine d'argent car Laurent est chlostrophobe et la ville est a priori moins sympa que Sucre), on apprend qu'un bloceo (gens pas contents qui bloquent la route) rend l'accès impossible à Potosi, première étape vers le nord.
On se renseigne et on apprend l'existence d'un micro-train (25 places), ignoré même des habitants, qui relie Sucre à Potosi 3 fois par semaines. On se décide pour ça sachant qu'un bloceo a une durée indéterminée, et on apprend finalement le jour d'avant le départ que la route est maintenant libre.
On prend donc le bus de nuit "bercés" par les pleurs d'enfants en bas âge, heureusement tout aussi confortable qu'en Argentine alors que beaucoup moins cher, direction La Paz, la grande ville bolivienne, où tout le monde nous a alerté de faire très attention, la sécurité des touristes étant parfois délicate.
Bye-bye Sucre et la quiet life/dolce vita, bonjour La Paz et la crazy life.