Après une grosse journée de route, on fini par 1h de piste qui chemine à travers un paysage bien plus varié que les premiers jours. Plus vert et vallonné, parsemé de petites maisons rondes de couleurs vives, les rondavels. On est en pays Xhosa, l'ethnie locale, pas loin de là où Mandela est né et s'est marié.
Enfin, on a l'impression de voir des vrais habitants de ce pays. Les sud-africains noirs représentent plus de 90% de la population. Et même s'ils ne nous rendent pas nos sourires ou nos saluts, ça nous fait plaisir d'être là.

Les paysages changent en pays Xhosa

L'hôtel, fait de petits bungalows ronds traditionnels, esseulé dans un cadre magnifique, surplombe l'océan et une plage de rêve.

L'hôtel de la côte sauvage

et sa plage de rêve
Une petite partie de côte sauvage, comme arrivés au bout du monde, qui rappelle un peu la Bretagne avec ses nuages et son air marin.
On y entend la mer en permanence, même dans le lit, et on se laisse bercer et vivre au rythme du soleil. On mange bien, local et sain, tout en regardant les baleines sauter au loin !

En prenant le p'tit dej, on regarde sauter les baleines
Pour la première fois, l'environnement est "100% safe" de par les liens de l'hôtel avec la communauté, et nous permet d'un peu côtoyer des locaux.
Tout ça nous décide pour y rester un jour de plus, malgré la longue route qui nous attend : nous avons rendez-vous avec les parents de Laurent 2 semaines plus tard à Windhoek en Namibie.
On met ce temps à profit pour approfondir l'histoire de l'Afrique du Sud, et notamment l'apartheid. On en a bien sur entendu parlé, mais on en découvre les détails. On est choqué d'imaginer que cela avait encore lieu au début des années 90, et désolé de voir ce que cela entraine aujourd'hui : un clivage noirs/blancs qu'on n'avait encore jamais vu et des gens plutôt froids envers nous. On comprend mieux que les premiers jours.
Même dans cet hôtel où la cohabitation semble saine, les chiens paraissent racistes et n'aboient jamais sur des blancs... On pourrait avoir honte de penser ca, même en rigolant, mais c'est vraiment ce qu'on a observé.
On reprend la route, un peu triste de quitter un endroit où on se sent si bien, direction Hogsback, le village où J.R.R. Tolkien (l'auteur du Seigneur des Anneaux) venait passer ses vacances quand il était enfant.
En chemin, on croise plusieurs immenses nouvelles résidences de préfabriqués, dont on ne comprend pas l'intérêt au début, puis on se dit qu'elles sont sûrement destinées à remplacer les townships, les bidonvilles réservés aux sud-africains noirs.

Résidences de remplacement des townships
En arrivant le soir, on est une fois de plus frappé en voyant les ouvriers noirs rentrer dans leurs maisons à l'écart de ce chic et mignon village "réservé" aux blancs.
L'environnement est très vert et boisé, et fait effectivement un peu penser à La Comté de Bilbon et Frodon. Après un petit déjeuner avec vue sur la vallée en face de l'hôtel, on explore les environs par une petite balade et une excursion aux Madonna & Child falls, les plus hautes chutes d'eau de la région.

Hôtel avec vue, et bain possible :)

Une balade dans La Comté
Pour y aller, il faut descendre une pente et des escaliers très raides dans lesquels on est étonné de rencontrer autant de personnes handicapées physiquement. En arrivant au pied des chutes, on comprend le coté mystique des lieux en voyant ces gens prier vers la cascade, les pieds dans l'eau.

Prière à la Madone et son enfant
Le lendemain, après un petit déjeuner so chic so british dans un des nombreux hôtels qui permettent d'organiser son mariage dans un cadre vert et nature, on repart direction le Karoo, un désert de cailloux et de montagnes.
On loge au très joli hôtel Water Tower dans une chambre et un lit ronds (!), dans le village bohème de Nieu Bethesda, très Far-West avec ses rues non goudronnées, réputé pour son ciel étoilé.

Une chambre et un lit ronds


Un village très Far-West
La nuit tombée, on en prend effectivement plein les yeux après avoir enfin réussi à manger des spécialités locales (et pas un énième repas de pub).

Des étoiles plein les yeux

Une nouvelle bonne nuit de sommeil (on n'a jamais aussi bien dormi qu'en Afrique du Sud), une visite à la Maison du Hiboux anciennement habitée par une artiste un peu fofolle qui a décidé de remplir son intérieur de bouts de verre et son jardin de statues de ciment, une halte dans une ferme pour apprécier la charcut, les fromages et la bière produits sur place, et on se dirige vers Graaff-Reinet, la petite ville voisine.

La Maison du Hiboux, et ses sculptures d'inspiration religieuse

On y trouve une ambiance très coloniale, avec des blancs qui font leur jogging au milieu de jolies maisons et de jardins fleuris, des écriteaux "Armed response" placardées sur tous les lieux privés, y compris sur les églises... Ça n'est pas la première fois qu'on voit ça, mais c'est ici très prononcé.
On galère un peu à trouver une chambre libre et abordable, puis on va admirer le coucher du soleil sur la Vallée de la Désolation du parc national d'à côté.

Graaff-Reinet, une petite ville coloniale

La Vallée de la Désolation du parc d'à côté
Ça nous permet d'avoir un beau panorama sur la ville, et d'y distinguer très nettement 3 quartiers différents :
- le tout mignon tout beau dans lequel on loge, avec de la verdure et de nombreuses piscines,
- le quartier de transition, sans arbre ni verdure mais avec des bâtiments en dur,
- le township au fond, bidonville hérité de l'apartheid.
Une fois encore, le constater de nos propres yeux nous fait un autre effet que de le lire dans le guide.

La ville vue d'en haut, avec ses 3 quartier bien distincts
Durant ces quelques jours on a pu bien se reposer. Des routes impressionnament droites sur des dizaines de km, au milieu de paysages magnifiques, du sommeil et de bons restos, on est plus proches des vacances que du voyage. Ça change beaucoup de l'Asie.
Et contrairement à ce qu'on pouvait craindre, on ne se sent jamais en insécurité, même si on ne fait pas de folie et qu'on ne sort jamais à pieds la nuit.
Notre chemin vers Cap Town se poursuit par une route touristique, la Garden Road, qu'on rejoint en son milieu à Wilderness, car le col vers Knysna (là où l'équipe de France à fait grève pendant la coupe du monde) était fermé.
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