samedi 29 mars 2014

Bilan Inde : 1 mois de voyage

Nombres de jours : 27
Nombres d'etapes : 7
Dépenses moyennes par jour par personne : 1370INR, soit 16€
Nombre de pas moyen par jour : 10 500
Nombre de jours avec quelques heures de pluie : 0


Laurent :
Beaucoup de gens disent "l'Inde c'est soit on adore, soit on déteste". Pour ma part c'est plutôt entre les deux.
Je suis très content d'avoir fait un voyage touristique en Inde, surtout après y avoir précédemment passé 3  semaines avec une association. Mais je ne pense pas y retourner de si tôt.
Non pas à cause de la saleté, de la pollution ou de la surpopulation. Non plus à cause de la misère.
Ou bien peut-être à cause de tout ça, mais sans que la raison en soit très précise.
Toujours est-il qu'après 4 semaines, on finit fatigué.
Surtout, en y ajoutant une bonne dose de tradition et de culture très différentes de ce à quoi on est habitué, cela donne un pays dans lequel on perd ses repères.
En y réfléchissant, on arrive progressivement à mettre le doigt sur ce qui nous dérange, et c'est vraiment en quittant le pays qu'on se dit, "à ouais, c'est vrai que ça c'était bizarre" !
Comme le fait qu'on ne voit jamais aucun enfant jouer, on ne voit aucun lieu pour se détendre, ou pour s'amuser. Pas de café, pas de bar, pas de terrain de sport ou de parcs publiques.
A part dans quelques quartiers des grandes villes ou les gens ont les moyens.
On nous dit que la religion est omniprésente et dicte la conduite des indiens, mais elle est tellement compliquée et inaccessible pour un non-initié, qu'il est très difficile de l'apprécier en tant qu'observateur extérieur. Pas de grandes manifestation. Tout est code de conduite, non-dits. Les lieux de cultes sont simplissimes, ce qui est je trouve mieux qu'un lieu richissime comme chez nous, mais du coup tout en spiritualité et en intériorisation chez le fidèle.
Pour contrebalancer ce bilan qui peut paraitre peu flatteur, il faut quand même dire qu'il y a des choses magnifiques en Inde (temples, forts, tombeaux) et d'autres incroyables à vivre (voyages en train, ambiance générale, desancrage).
Enfin, j'ai particulièrement apprécié les grandes villes, où l'ambiance est moins différente et perturbante. Mumbai surtout, pour son ouverture d'esprit, Delhi pour son métro qui change tout aux déplacements, que ça soit pour les touristes ou les locaux.

Leila :
C'est notre second voyage en Inde.
Le premier nous avait permis d'etre plus immergé dans la culture et la vie locale. Pas le meme type d'echanges cette fois-ci. Nous nous sommes laissés transporter à travers les villes. Plus en obsevateurs.
Ce second voyage nous laisse plus mitigés, essentiellement à cause de l'ambiance parfois agressive, dûe au tourisme. Plus de méfiance à certaines étapes qui ne facilitent pas les échanges. Intense avec les couleurs, la richesse culturelle profonde et une empreinte religieuse très présente et très différente de ce que l'on connait en France ou au Maroc. Une acceptation et un relativisme déconcertant. Peu de repères.
# Points forts :
- Mumbai et séjour avec la famille d'Ashiwini : on s'est regalé avec sa cuisine. Les échanges et discussions que nous avons eu ouvertement ont été très enrichissants, notamment les parallèles avec le Maroc (forte identité sociale, culturelle et religieuse).
- Udaipur : le calme retrouvé sur les roof top avec une magnifique vue sur le lac.
- Pushkar : coucher du soleil sur les ghats au rythme du tambour.
- Agra : lever du soleil sur le Taj Mahal .
- Delhi : Old Delhi et temple sikh : se passe de tout commentaire (cf. Article). Très différents mais très intense. Old Delhi pour le vacarme et le bordel - ambiance prenante ; temple sikh pour la sérénité, la ferveur, la solidarité et la fraternité ressentie pendant la cérémonie.
- Varanasi : balade en barque au lever du soleil - observation de la salle de bain géante avec la cérémonie du matin. Le tintement des cloches.
# Points marquants :
Les transports en commun
- Le train : pouvoir observer les gens du haut de notre banquette et partager spontanement leur repas avec nous.
- Les trajets en taxi bus : observer le paysage , la campagne. C'est bon d' être là sans aucune pression sans rien avoir à penser, libérés de toutes contraintes, et se laisser transporter sans savoir à quoi s attendre et sans pouvoir se projeter. Un bien être simple.
- Rencontrer et discuter avec d'autres voyageurs.
- Un mois que nous sommes en voyage: un "confort" matériel rapidement oublié et largement compensé par toutes ces decouvertes culturelles et visuelles, les paysages, des visages et des sourires.
- La tête qui tourne à Varanasi : rien de bien méchant, on sait que c'est dû  à un "trop plein", on prend le temps de s'arrêter et de se reposer la tête, lui laisser le temps de digérer pour mieux repartir et PROFITER!!
- La folie des grandeurs de l'ere musulmane, qui a laissé derrière beaucoup de monuments majestueux.
- Les yeux ronds des indiens : ils scrutent chaque touriste comme si c'etait le premier.
- Contourner les arnaques et fort marchandage : on finit par le prendre comme un jeu et on y prend goût - parfois fatiguant après une journée de voyage ...
- Les billets usés : nous avons rapidement compris que les indiens essayent de refiler des billets usés qui ne sont plus acceptés et qui doivent être échangés à la banque moyennant une commission - nous nous sommes aussi prêtés à ce jeu.
# Points moins forts :
- Les klaxons (nous l'avons assez évoqués).
- La pollution : coton-tiges noir de poussière ... Pas plus de détails :)
- L'agressivité de certains indiens attirés par l'argent.
- Les rikshaws à pédales : faut bien que le conducteur vive et gagne de l'argent mais difficile de faire son pacha à l'arrière pendant qu'il sue et galère à pédaler sous un soleil de plomb. On l'a tenté mais pas refait.
- Agra :  dommage que la ville ne soit pas plus entretenue. Un vrai contraste entre la beauté du site du Taj Mahal et l'extérieur chaotique.
Globalement et quand on en a l'envie et la capacité, il faut savoir installer des filtres naturels pour profiter pleinement de ce pays et de ces richesses humaines et culturelles. Accepter la différence sans vouloir toujours comprendre. Nous ne sommes pas chez nous après tout et c'est nous qui avons voulu et choisi de venir ici. J'aimerais visiter l'Inde du sud, qui parait-il est bien plus calme.

Varanasi (4 jours), tu me pousses j'te pousse...

... Pour s'éviter l'un l'autre les bouses de vache :)

A Delhi, en réservant l'hôtel pour Varanasi, on s'était questionné pour savoir quel type d'hôtel on prenait :
- Près des ghâts, ou pas.
- Dans le budget, ou un peu au-dessus.
- Dans la vieille ville animée, ou un peu à l'écart pour être tranquille.

Finalement, on a opté pour le coup de cœur du Routard et du Lonely, et on a bien fait. Un hôtel un peu hors budget, au bord du Gange, dans le cœur de la vielle ville.

Notre hôtel, au bord du Gange

En arrivant, on est tout de suite pris par la chaleur étouffante (40°C à 45°C) et par la fatigue des 17h de train. On décide de s'accorder quelques jours de repos, de ralentir le rythme après avoir enchainé plusieurs villes et visites, histoire de digérer et d'assimiler le tout.
C'est là que l'hôtel rentre en compte.
L'intérêt et le charme principal de Varanasi sont le Gange et les ghâts qui le bordent.

Le fameux Gange

Notre hôtel dispose d'espaces communs, assez agréables en plus, avec un restaurant roof top et une terrasse avec vue sur le fleuve. Le tout avec une bonne dose d'ombre, qui nous permet de ne pas griller sur place.
De là, tout en prenant du repos, on peut suivre l'activité d'en bas tout au long de la journée. Levé du soleil, matinée grouillante, sieste générale en début d'après-midi, puis cérémonie religieuse à la tombée de la nuit. Et quand on veut sortir un peu, on est directement dans l'agitation. Pas besoin de rickshaw, pas besoin de prévoir ses sorties, on se décide et on y va.

Le Gange vu de la terrasse de notre hôtel

A notre actif, quand même :

- Une balade en barque de 6h à 7h du matin, pour assister aux ablutions des indiens dans le Gange au levé du soleil. Une salle de bain géante ; ici on ne chante pas sous la douche du matin mais on récite sa prière face au soleil levant. Bien que l'eau soit extrêmement polluée, la pureté religieuse ne freine pas à s'y plonger 3 fois selon le rituel, s'y brosser les dents, séance de rasage pour les uns, lessive pour d'autres.


Ablutions dans le Gange sacré

Rasage face au soleil levant


Cérémonie de bon matin

- Les ghats de crémation en plein air : là où tout indien qui se fait brûler une fois mort échappe au cycle des réincarnations. Nous y allons avec une certaine appréhension, une petite boule au ventre.
Au final, très peu de spiritualité dans l'air, des tas de bois qui brûlent avec des corps recouverts par un draps, et des indiens qui essayent de piquer quelques roupies aux touristes présents. Aucune odeur. Une sensation étrange tout de même de se dire que des humains brûlent là face à nous mais c' est tout à fait supportable.

- On assiste 2 fois vers 18h à la cérémonie sacrée appelée Puja, où à l'aide d'encens et de chandeliers enflammés, de jeunes indiens rendent hommage au Gange, à Shiva, au soleil et au feu, ainsi qu'à tout l'univers, devant une foule d'Indiens respectueux.


Cérémonie sacrée : le Puja



Contrairement à tout ce que l'on s'imaginait sur cette destination, il est dur de saisir tout ce qui se passe ici. La spiritualité et l'ambiance religieuse sont peu palpables. Moins que l'on se l'était imaginé. Nous avions peut être mis la barre trop haute pour cette ville, la plus sacrée de toute l'Inde. On est bien plus touché par des découvertes inattendues.

On imaginait les ghâts plein de sadhus, d'indiens ayant fait un long voyage pour se laver avec cette eau sacrée. En tout cas on les imaginait plein.
En réalité, quelques indiens font leurs ablutions le matin au levé du soleil, certains prennent ensuite une barque pour voir les ghâts depuis l'eau, et puis tout le monde se retrouve le soir pour le Puja sur le ghâts principal.
Le reste du temps, les gens restent à l'ombre de la ville, se protégeant sûrement de la chaleur difficile à supporter.

Saddhu sur les ghâts

Une ville pas propre, entre les bouses de vache (seule ville dans laquelle nous portons des chaussures), décharge d'ordures à chaque coin de rue, des chiens errants qui paraissent encore plus malade ici qu'ailleurs et les 40°C réglementaires, mêlés au son de cloches, chants religieux et à le senteur de l'encens. Un mélange, qui fait tourner la tête, dans lequel on perd totalement ses repères. Premières heures difficiles, mais on s'y laisse prendre finalement.

On quitte cette ville reposés, mais un peu déçu par rapport à nos attentes. C'est en quelque sorte une concentration forte de l'Inde (hors Mumbai et Delhi) qu'on peut apercevoir à Varanasi.

2 jours de voyage nous attentent pour rejoindre Pokhara au Népal où nous espérons trekker.

mardi 25 mars 2014

Delhi, tu m'pousses j'te pousse, mais avec le sourire ! (4,5 jours)

"Tu m'pousses j'te pousse, mais toujours avec le sourire."
C'est ce qu'on se dit à chaque entrée/sortie du Métro. Car oui, ici il y a un métro ! Delhi est la première et la seule ville indienne qui en est équipée.

Celui-ci nous a transporté d'un bout à l'autre de la ville de manière économique, rapide et sûre.
Il sert de passerelle entre l'ancien et le nouveau, le populaire et l'élitiste, le sale et le propre, le bruyant et le calme, le Old Delhi et le New Delhi.

Et ce nouveau métro plait beaucoup aux indiens.
Ils le prennent avec le sourire, se bagarrent en rigolant pour se jeter sur une place assise dès qu'elle se libère, font la queue sur le quai - à la manière des anglais attendant le bus - mais se joignent tous à la joyeuse bousculade qui accueille chaque métro à quai. On prend vite goût à ce jeu (facile vu que c'est temporaire pour nous) et on y va : on fonce droit devant nous, les sacs devants, on hurle notre cri de guerre "tu me pousses j'te pouuuuuuuusse" et en on sort à chaque fois avec des éclats de rire.

Files d'attente d'un prochain métro

Ce métro qui est, contrairement à Paris, beaucoup plus propre et rassurant que ce qu'il y a à la surface (avec un portique de sécurité à chaque entrée), ne nous a cependant pas empêché de prendre des rickshaw (tuktuk indiens) pour être au plus près de la rue et découvrir Delhi telle qu'on se l'imagine.

A commencer par un samedi entier dans le Old Delhi.
Une ville dans une autre. Surréaliste, un cauchemar, un rêve, qui nous plonge au moyen âge : des commerçants de toute sorte (épices, tissus, fruits secs, beurre clarifié, fleurs, blés, farine, offrandes, objets et statuettes sacrés...), de fortes odeurs, des parfums enivrants et des poussières se mêlent dans un vacarme sans fin, une foule oppressante, des bouchons et des klaxons (encore et plus que jamais!) et dans tout cela, des files de porteurs sur la tête, la nuque écrasée par plusieurs kgs de marchandise, des tireurs de charrettes, un à l'avant et parfois un à l'arrière, les plus chanceux tirent et poussent leurs vélos... Sous un soleil de plomb. Un système de castes bien ressenti.

Un courage qui nous laisse ébahis : un porteur travaille tôt le matin jusqu'à tard le soir. Sans arrêt. Se mêlent à la circulation folle entre les rickshaws, les voitures et ces biiiip de klaxons (on pense avec un petit sourire ironique aux bouchons d'oreilles gentillement distribués à l'entrée des concerts chez nous). La transpiration coule à flot et ils avancent sans relâche. Où puisent-ils cette force pour se lever le lendemain et repartir pour une journée semblable à la veille et aussi éprouvante. Tous les jours. Et nous l'imaginons, avec seulement une maigre consolation durant le repas du soir.

Porteur à pieds

Porteur à vélo

Nous savourons quelques minutes de paix dans une mosquée et nous repartons dans ce gigantesque capharnaüm.

Mosquée Fatehpuri

Nous prenons un rickshaw direction Juma Masjid, la plus grande mosquée d'Inde, et parmi les 5 plus grandes au monde. Nous sommes pris dans un gigantesque bouchon qui encombre Old Delhi dans son intégralité.
Ici, comme souvent en Inde, on ressent la loi du plus fort. Là, c'est en fonction du moyen de transport : le vélo-rickshaw plus fort que les piétons, le rickshaw à moteur écrase le vélo, et laisse passer les voitures, etc.

Carrefour dans le Old Delhi

Charette à bœuf au milieu de la circulation du Old Delhi

On rentre exténués et sales comme jamais, mais heureux d'avoir vu cet endroit si particulier. Et on imagine qu'un nouvel arrivant se retrouvant plongé directement là-dedans doit se faire une bien terrible image de l'Inde.

Les jours suivants, nous passons notre temps dans le New Delhi, là où les routes sont propres et peu passantes, les maisons immenses et les promenades forts agréables.
Trois visites ressortent du lot.

Maison du New Delhi

Les Lodhi Gardens sont une oasis de tranquillité qu'on aurait jamais imaginé dans cette ville, surtout après la veille à Old Delhi.
Parsemés de tombeaux et de plans d'eau, ces jardins servent d'espaces verts aux familles les plus aisées qui viennent y faire jouer leurs enfants.
Largement comparables, voir supérieurs aux jardins parisiens, ils sont un véritable coup de cœur.




Lodhi gardens

La tombe d'Umayun est magnifique, tout en grès rouge et marbre blanc (comme quasiment tous les monuments qu'on a vu), et a servi de principal modèle au Taj Mahal.


Tombe d'Umayun

Enfin, le Gurudwara Bangla Sahib, le plus grand temple sikh de Delhi, est le lieu religieux le plus accueillant que l'on ai vu.
Pour mieux comprendre, le Sikhisme est une religion monothéiste dérivée de l'hindouisme, mais sans système de castes, qui accepte toutes les autres religions et prônent principalement la tolérance et la fraternité.
Au temple, toutes les taches sont réalisées par des fidèles, qui sont très accueillants. Nous sommes séduits par leur élan de solidarité et leur ferveur.  Plus globalement, Delhi nous a clairement réconciliée avec les indiens.

Après la visite, on se pose un moment au bord du plan d'eau de l'enceinte extérieure, et on devine assez vite une ambiance particulière. Beaucoup de gens sont affairés à nettoyer le sable d'à côté, d'autres en ramènent de pleins sceaux sur leur tête. L'atmosphère est à la fête. 

Fidèle sikh amenant du nouveau sable

Bientôt, certains commencent à s'assoir en répétant une sorte de mantra. Rejoins par l'ensemble de la communauté.
On nous invite à passer à l'arrière, et on assiste alors à l'arrivée des vieux sages, portant chacun une jarre d'eau sur la tête, qu'ils déversent dans de grosses cuves préparées peu avant.
Les fidèles se ruent alors dessus pour recevoir la bénédiction de la "new water".
Tout heureux d'avoir assister à cette belle cérémonie, on demande alors si cela a lieu tous les jours, voir toutes les semaines.
En fait, c'est seulement tous les 25 ans !!!
Et dire qu'on y est allé par hasard.


Temple sikh Gurudwara Bangla Sahib

Enfin, et comme un rappel à l'ordre sur la méfiance, la prudence et l'humilité dont il faut toujours faire preuve, en nous promenant dans la rue touristique de notre hôtel nous avons assisté à un étrange combat entre un touriste ayant l'air défoncé et un vieil indien. Entre les deux, un énorme couteau dont ils essayaient chacun de prendre le contrôle dans la main de l'autre, devant une foule locale spectatrice et tout à fait passive !
On s'est vite éloigné, et finalement plus de peur que de mal avec quelques coups de poing échangés. Mais la haine était palpable et on a bien flippé. Ne jamais prendre ses aises...

On quitte finalement Delhi (avec une pointe nostalgique) pour Varanasi. 17h de train.

samedi 22 mars 2014

Agra, levé 5h du matin pour voir le Taj Mahal (1 jour)

On a enfin vue sa splendeur !


Ainsi que le fort rouge, à 4 km, qui cache bien son jeux de l'exterieur, et dévoile toute sa beauté de l'intérieur.

Entrée du fort rouge

Intérieur du fort rouge

jeudi 20 mars 2014

J'aime pas Jaipur (3 jours)

Nous avons choisi ce titre car c'est la première fois que nous sommes déçus à ce point en Inde.

Une de nos amies nous l'avait déconseillée, et effectivement Jaipur n'est pas notre meilleure étape pour le moment, et de loin.
Alors oui, le Fort d'Amber, posé au mileu des colines, est impressionnant de l'extérieur. Il ne ressemble à rien de ce que l'on ai déjà vu.

Mais, contrairement à ce qu'en dit notre Guide Vert, le reste de la ville n'est ni très beau, ni très agréable. Les habitants croisés non plus.
Déjà, en quittant Bombay et en entrant dans le Rajasthan, on s'était rendu compte d'un changement de mentalité. Les indiens du nord sont beaucoup plus habitués aux touristes, et par conséquents beaucoup plus agressifs, filous, et lourds. 
Et à Jaipur plus qu'ailleurs. En ajoutant les regards très insistants vis à vis des femmes.

Nous avons cependant quand même pu profiter de cette ville, en ayant la bonne surprise d'y arriver la veille de leur Holy Festival, jour de fête (célébration du printemps suivant le calendrier lunaire) où tout le monde se barbouille de poudres de couleur, et ou certains indiens commencent à boire tôt le matin. D'où la consigne de notre hôtel de rentrer avant 13h. Consigne respectée, mais qui ne nous a pas empêchée de finir colorés de la tête au pieds, en compagnie d'un autre français et d'un couple d'argentins qui ont partagé notre matinée.


Holy Festival

On a mis à profit notre deuxième jour pour visiter le fort d'Amber, immense, perché sur une colline un peu à l'écart de la ville et qui en met plein les yeux de l'extérieur.

Fort d'Amber

Malheureusement, l'intérieur est un peu vide, excepté une très belle salle constellée de petits miroirs, qui reflète un certain luxe d'antan.



Une montée au fort à dos d'éléphant donne un spectacle un peu kitch des touristes.


Nous sommes montés à pieds :)

On est passé rapidement devant la belle façade du Palais des Vents (il y a ici des palais partout) et dans les ruelles du bazard des pierres précieuses.

Hawa Mahal, le Palais des Vents

4h de train nous emmènent à Agra où le Taj Mahal nous attend.

mardi 18 mars 2014

Ajmer (2 heures)

7 pèlerinages à Ajmer équivalent à 1 La Mecque. On dit aussi que tout vœu formulé lors d'une visite à la tombe de Main ud-Din (un saint soufi) sera exaucé dans l'année.
Nous avons donc décidé de la visiter.

Après une longue marche dans les ruelles (avec nos 2 sacs à dos chacun), nous nous rapprochons du lieu saint, au milieu d'une "galerie d'unijambistes, de manchots, [...] et de béquillards" (ct. Nicolas Bouvier, L'Usage du Monde). Il est à noter qu'en Inde nous croisons fréquemment des personnes handicapées, mais nous remarquons que leur multiplication se fait face aux monuments musulmans, peut être lié à un des 5 piliers de l'islam: la charité.

Une foule impressionnante se précipite à l'entrée, nous sommes en fait arrivés à l'heure de la prière du midi.

Une cour en marbre, 2 immenses chaudrons pour les offrandes d'argent ou de riz et des étals de pétales de roses offerts sur la tombe du Saint.

Demi tour face à la très longue queue qui mène au tombeau.

Nous prenons nos sacs à dos et faisons une rapide pause dans un boui-boui typique pour y savourer des samosas et des beignets de pomme de terre.

Retour a la gare, en ayant finalement beaucoup sués mais pas vu grand chose - départ pour Jaipur.

dimanche 16 mars 2014

Pushkar, baba holy (2 jours)

Holy ! (Sacré !)

Tous les Indiens nous ont dit : Pushkar est "HOLY".

On s'attend donc à débarquer, comme écrit dans le guide, dans un petit village parmi les plus sacrés d'Inde, lieu de pèlerinage pour les Hindous, comme Lourdes peut l'être pour les chrétiens. On s'imagine qu'on va croiser des sadhous à tous les coins de rue, et voir des autels avec de l'encens devant chaque magasin. Leila avait réservé ses kurtas (longues tuniques) pour éviter de choquer les habitants très traditionnels.

On arrive à 21h (de nuit donc), après 5h de train et un trajet en bus local assez folklorique, qui nous a amené de la gare d'Ajmer (la grosse ville à côté) jusqu'à l'entrée du village. 
On trouve un hôtel assez calme rapidement, et on part chercher un restaurant en espérant que tout ne soit pas fermé.

"un des lieux favoris des jeunes voyageurs occidentaux en Inde, certains venant y passer plusieurs mois d'affilée".

Cette phrase du guide aurait pu nous mettre la puce à l'oreille, et nous préparer à ce que nous découvrons. Après avoir croisé beaucoup de jeunes occidentaux et de boutiques de souvenirs, on tombe sur une place servant de scène à un concert de reggae typiquement pas indien, avec en toile de fond le Baba Roof Top Restaurant.
En y regardant mieux, c'est effectivement dans le paradis des "babas" que nous sommes tombés.


La nuit passée, nous partons faire le tour du fameux lac, auquel les hindous accèdent par les ghâts (des escaliers) pour se baigner en récitant des prières, et ainsi se purifier de leurs péchés. 

Lac sacré de Pushkar

De jour, on sent un peu plus l'atmosphère sacrée du lieu. On ne marche que pieds nus sur les ghâts (comme dans tous les lieux saints d'Inde), et on regarde les hindous se tremper dans l'eau, en saaris pour mesdames, en maillot de bain voir kurta pour messieurs avec pour fond sonore des prières hindous.

Baigneurs sur les ghats

Cérémonie religieuse au coucher du soleil

Lieux de mixité culturelle, Pushkar nous donne à voir des indiens habillés à l'occidentale et des occidentaux vêtus à l'indienne, excepté certaines filles en mini-short/débardeur, chose assez irrespectueuse et choquante en Inde, d'autant plus ici.

Nous avons été agréablement surpris par la présence de tous ces jeunes qui mettent une ambiance particulière et animent ce petit village, mais nous nous sommes aussi beaucoup interrogés quant à leur comportement selectifs (sans généraliser) : ils ont adoptés les aspects culturels (la méditation, la veg food, un mode de vie simple et nature, les pieds nus...) tout en rejetant ce qui ne les arrangeaient pas : l'interdiction de l'alcool et de la fumette,  les micro shorts, etc.

Enfin, les activités n'étant pas légions, on fait un tour rapide au temple de Brahma le dieu créateur, et on passe le reste du temps à :

- contempler la ville d'un roof top très tranquille,


- admirer le coucher de soleil sur le lac, au rythme du tabla, percussion locale à 2 tambours. Coucher de soleil qui est un des plus beaux que l'on ai pu observer, dans un cadre magnifique, et qui permet aux jeunesdee se réunir la nuit tombée pour jouer de la musique, réaliser des acrobaties, faire virevolter des bolas, etc.

Coucher de soleil sur le lac de Pushkar


- bouquiner dans le jardin de notre hôtel,

On quitte Pushkar (18 000 habitants) pour Jaipur (3 millions d'habitants) et une tout autre ambiance, en prévoyant une courte visite d'Ajmer, lieu sacré pour les musulmans.

vendredi 14 mars 2014

Udaipur (3,5 jours)

Le Rajasthan, état le plus touristique de l'Inde, compte beaucoup de villes méritant la visite. Mais ne disposant pas d'un temps infini, et souhaitant faire des étapes d'au moins 2-3 jours à chaque fois, nous sommes obligés d'en sauter certaines, et de bien choisir nos arrêts. 

Le premier est à Udaipur, petite ville de 500 000 habitants, tout au Sud de l'état. Elle est principalement connue pour sa douceur de vivre, son lac orné de 2 îlots/palais, et pour son City Palace, le plus gros fort du Rajasthan, qui était l'état des Maharadjas.

A la sortie de la gare, nous avons été harcelé par les chauffeurs de rickshaw (tuktuk indien). Après une dure négociation, nous sommes arrivés à notre hôtel qui est situé près des ghats (escalier) donnant sur le lac. Nous avons observé durant un long moment des indiennes faisant leur linge dans le lac, suivi de leur bain au coucher du soleil.

Udaipur est connue pour ses dessins miniatures. Nous avons suivi un peintre dans son atelier pour nous expliquer la technique utilisée, sur de la soie, du papier et même du plastique.

Spectacle de danses traditionnelles.



Visite d'un temple.


Balade dans le magnifique City Palace.  



À l'époque, les indiens mettaient de fausses trompes à leurs chevaux pour les faire passer pour des bébés éléphants et ainsi ne pas être attaqués par les gros éléphants du camp adverse.


Marche dans la vieille ville, dont les petites ruelles nous on permis de découvrir les différents échoppes de bijoutiers, de magasins de chaussures, de vaisselle en aluminium, de vendeurs de poudres servant entre autre aux kolams (dessins géométriques colorés apportant la prospérité), et de friandises à l'amande - lait concentré -miel, etc. pour arriver au vegetables markets, le marché historique.




Kolams

Repassage à l'ancienne au charbon (en vente chez les antiquaires de St Ouen :) )
Tulsibahie, notre marchande de légumes préférée

Nous nous sommes également rendus à 2 temples à l'extérieur de la ville : un dédié à Vishnu le protecteur, l'autre à Shiva le destructeur, 2 des Dieux les plus vénérés en Inde. Nous avons apprécié ce moment de calme car, bien qu'elle soit paisible du haut de ses nombreux roofs tops, Udaipur est comme toutes les villes indiennes, fatigantes du fait des nombreux klaxons. En effet, les indiens en ont fait un sport national : ne pas klaxonner en doublant quelqu'un (piéton ou véhicule) est mal poli. Les camions en ont fait leur devise, en inscrivant à l'arrière de chacun d'entre eux "Horn Ok Please".

Nagda temples

Udaipur est aussi le ville dans laquelle a été tourné le James Bond Octopucy. Film qui est diffusé tous les soirs dans les nombreux hôtels de la ville.

Enfin, nous avons testé le paan, dans un stand de rue. C'est une feuille de bétel fourrée, qui sert de "chewing-gum" aux indiens. Laurent n'a pas du tout aimé, et Leila a plus été rebuté par la consistance et l'ignorance du contenu que par le goût qui est rafraichissant (notamment dû à l'anis).

Paan

Prochaine étape, Pushkar, une des villes les plus sacrée de l'hindouisme, voisine d'Ajmer, le lieu le plus saint d'Inde pour les musulmans.